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édition Grasset - 283
pages.
Quatrième de couverture (extraits) :
Comme chaque année, trois couples d'amis passent le 14 Juillet au bord de la mer, en Normandie. C'est un rite immuable et léger. Une parenthèse joyeuse.
Cet été-là, pourtant, un adolescent inconnu surgit et s'immisce dans leur petit groupe pour raviver, peut-être malgré lui, des culpabilités anciennes, des blessures, des secrets. en quelques jours, le destin de ces êtres va basculer.
Mon avis :
Bravo pour la quatrième de couverture, elle ne pouvait pas être plus racoleuse. Un peu plus, et elle pourrait se lire avec de trémolos dans la voix.
Qu'attendais-je de ce roman ? Pas la révélation de secrets, non, c'est un thème rabattu, et il est difficile, pour ne pas dire quasi impossible, de surprendre encore avec un tel sujet. J'attendais au moins une émotion, entendre la petite musique des mots. Je n'ai ressenti qu'un ennui distingué.
Pour citer encore la quatrième de couverture, le roman se veut une réflexion sur ce que signifie être un homme et être une femme. Les personnages peuvent se payer le luxe de s'interroger sur leur existence car ils n'ont strictement aucun autre problème que cette question philosophique. Réfléchissent-ils vraiment ? Je n'en ai pas l'impression. Certes, Delphine, Lola et Marie, les trois amies, dressent le bilan de leur existence, mais leurs réflexions ne sont trop souvent qu'un ramassis de cliché que je vous épargne.
Autre trait marquant : ils sont incapables de communiquer entre eux et si l'auteure ne se focalisait tour à tour sur chacun d'eux, ils resteraient de parfaits inconnus, accomplissant les mêmes rituels depuis seize ans. Leurs vies elles-mêmes sont des successions de clichés, entre la mère au foyer riche bourgeoise qui trompe son mari par ennui, l'ex-reporter de guerre qui, se comportant comme un homme, accumule les conquêtes, et l'actrice sur le retour qui ne se parvient plus à décrocher un seul rôle. Je ne vous parle même pas des hommes, leur aboulie est presque risible. J'ai bien sûr une prédilection pour Nicolas, le professeur, qui est pour moi le personnage le moins crédible. Je le vois mal transmettre son savoir à des adolescents, se poser des questions de pédagogie. Son soucis à la hanche ne l'humanise même pas, il lui ajoute juste un défaut en plus : l'orgueil.
Les enfants sont plus intéressants, bien que leurs parents :
1 les jugent avec sévérité (surtout leurs fréquentations).
2 ne nous épargnent pas non plus les clichés "seize ans, c'était bien, juste avant que les choses ne prennent une sale tournure" .
Alex, Jeanne, Rose et Dimitri "l'intrus", vivent sans trop se poser de question, ce qui fait leur charme, tout en menant l'existence d'adolescents ordinaires. Leurs parents ne les ont pas vus grandir, eux les ont vus devenir indifférents. La torpeur du récit sera enfin secoué grâce à aux - alors qu'il ne restait qu'une cinquantaine de pages. Il était trop tard pour m'attacher aux personnages. Ils ont pourtant réveillé en moi des souvenirs cinématographiques. J'ai (un peu) pensé aux Petits mouchoirs, et trouvé des ressemblances entre les deux bandes d'amis qui veulent que tout (tous?) reste immuable. Je me suis aussi rappelé Trois couples en quête d'orage, sorti en 2005, avec Claire Nebout et Aurélien Recoing (qui jouait un prof de maths), film qui valait bien mieux que ce titre.