Film américain de Tim Burton. Avec
Johnny Depp (Barnabas Collins), Michelle Pfeiffer (Elizabeth Collins), Helena Bonham Carter (docteur Julia Hoffman), Eva Green (Angélique Bouchard).
J'ai assuré le minimum pour la présentation car je ne pense pas que vous ayez pu ignorer cette sortie cinématographique, bien que nous soyons en plein festivale de Cannes. Plaignons plutôt tous ensemble ce pauvre Barnabas Collins. Sa vie était aisée, au XVIIIe siècle. Ses parents, venus de Liverpool, ont fondé la ville de Collinsport et se sont enrichis grâce à la pêche. Barnabas est bel homme, et ne se prive pas, comme tout jeune homme de bonne famille, de courtiser les servantes, voir plus avec ou sans affinités. L'histoire pourrait en rester là, si ce n'est que la servante séduite et éconduite n'est autre qu'une sorcière qui se venge de Barnabas et de sa famille par la même occasion. Barnabas, devenu vampire, est enterré.
Deux cents ans passent, et deux cents ans dans un cercueil vous font perdre la notion du temps. Barnabas est réveillé bien malgré lui par des ouvriers de chantier (ils n'ont pas le temps de se plaindre !) et émerge en 1972, au beau milieu des années hippies. Il découvre :
- ce qu'est devenu sa famille (ce n'est pas brillant).
- ce qu'est devenue Angélique Bouchard (et là, ça l'est un peu plus).
Ce film n'est pas à mes yeux le meilleur Tim Burton. J'ai, de loin, une préférence pour Sleepy Hollow, vu, revu et re-revu. Il y manquait je ne sais quoi pour que cela prenne, peut-être que certaines situations soient approfondies - et le potentiel ne manquait pas dans cette magnifique famille dysfonctionnelle. Elizabeth, la mère, a bien du mérite à maintenir la barre vaille que vaille. Sa fille est en pleine crise d'adolescence hippie, son frère est un bon à rien pas même charmant, son neveu, traumatisé par la mort de sa mère, est pris en charge par une psy à demeure, qui prend grand soin de garder son taux d'alcoolémie à une hauteur constante. Leur confrontation avec Barnabas, inadapté au possible, donne lieu à des scènes intéressantes, comme une succession de sketchs presque, sans que je trouve une force égale au récit dans sa globalité.
Je n'ai garde d'oublier Angélique Bouchard, méchante et prospère sorcière. Là aussi, j'attendais plus de son affrontement avec Barnabas. Beaucoup de bagarres pour finalement pas grand chose. Alors, oui, elle est souvent habillée en rouge, oui, elle est la grande spécialiste des arrivées explosives soit sur le paisible port de Collinsport, soit dans le manoir délabrée des Collins. Son sourire éclatant est quasiment innamovible et elle est très, mais alors très méchante. C'était tout de même le minimum syndical, non ?
Reste le Maine, si paisible, en dépit de ses falaises, de sa mer déchâinée parfois. Les paysages sont superbes, les explosions aussi.
Ma participation pour l'état du Maine au défi 50 Etats, 50 billets de Sofynet.