edition Le livre de poche - 1065 pages.
Circonstance de lecture :
J'ai proposé ce livre pour une lecture commune. La moindre des choses était que je le lise, non ? David Copperfield est un classique de la littérature anglais, et
si j'avais déjà lu quatre romans de Charles Dickens, je n'avais jamais ouvert celui-ci.
Mon avis :
Je commencerai par une pointe de méchanceté. En effet, lire un auteur de génie rend encore plus critique face à la médiocrité d'autres ouvrages mais ne nuit en rien à d'autres ouvrages de qualité. Voilà, c'est dit.
Maintenant, je relève une autre gageure : écrire un billet sur un monument de la littérature anglaise, éclipsé, il faut bien le dire, par Oliver Twist. Pour quelles raisons ?
La première est peut-être qu'Oliver Twist a été adapté récemment au cinéma, alors que les récentes adaptations de David Copperfield (pour la télévision) sont passés inaperçues - et je ne déborde pas d'envie de les voir non plus, car si je lis leur résumé, il parle de l'histoire d'un enfant en proie aux cruautés des adultes. Or, l'enfance malheureuse de David n'occupe qu'un tiers (et encore, je compte large) du roman, ce qui signifie que bien d'autres choses nous sont contés.
Déjà, il ne faut pas oublier que le récit est rétrospectif, ce qui permet au narrateur/personnage principal de commenter certains faits, d'annoncer certains événements, discrètement même si jamais le narrateur adulte ne juge sévèrement la naïveté du jeune David. Attention : naïveté ne veut surtout pas dire stupidité, car David est à même de juger la cruauté, la perfidie aussi bien qu'un autre, il est à même de voir les manigances d'Uriah Heep - pour ne citer que lui, mais il se laisse abuser par son admiration pour d'autres, alors que le lecteur, lui, n'est pas dupe. Je veux bien sûr parler de Steerforth, dont les "pensées" face aux humbles Barkis et Peggotty en dressaient le portrait bien plus sûrement que le reste.
Peggotty : une des bonnes fées qui s'est penchée sur le destin de David, alors que l'ogre et la sorcière Murdstone, au nom si bien évocateur, lui ont volé son
insouciance d'enfant. David a cependant une supériorité sur Oliver Twist : il a une seconde bonne fée en la personne de sa tante Trotwood. Quel personnage ! Au départ, elle tient plus de
Carabosse que d'une joyeuse marraine, et même si elle est excentrique, elle révèle son attachement pour les laissez-pour-compte comme son neveu ou Mr Dick, son autre protégé. David le lui rendra
bien.
Roman de Londres, David Copperfield est aussi le roman de la campagne et de la mer, et ce, dès la naissance de David qui a la chance d'être né "coiffé", la mer dont raffole Steerforth, et la mer qui emporte les émigrants vers leur destin - heureux, parfois, comme pour les Micawber. Ce couple m'a rappelé le tout premier roman que j'ai lu de Dickens : la petite Dorrit. Comme la famille d'Amy Dorrit, les Micawber connaissent d'incessantes difficultés pécuniaires, malgré leur lutte incessante pour essayer de s'en sortir.
David Copperfield, roman d'apprentissage, est aussi le roman du mariage - et le mariage est une entreprise difficile, surtout si les épreuves s'accumulent, comme pour les Micawber ou les Strong. Mariage douloureux, aussi : Murdstone pousse ses compagnes successives à la mort ou à la folie. Dans une moindre mesure, David ne sera pas heureux avec sa femme-enfant, Dora. Se marier est déjà en soi une tache compliqué, surtout quand la famille y met obstacle : je pense à Tommy Traddles et à sa bien-aimée.
Roman complexe, avec de brusques accélérations, David Copperfield est une oeuvre qui m'a redonné envie de lire d'autres oeuvres de Dickens. Reste à savoir quand j'en trouverai le temps.
Antoni : challenge God save the livre.
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Challenge la littérature fait son cinéma par Will
défi jusqu'au 5 avril 2013