Merci à Stéphie d'avoir fait voyager ce livre.
Circonstance de lecture :
Un livre voyageur.... Je ne connaissais pas David Vann, et j'avais très envie de découvrir son oeuvre.
Mon avis :
Tous les avis que j'ai lus ou presque sur ce livre sont très positifs. Ce n'est pas que le mien ne l'est pas, c'est juste que j'ai trouvé qu'il fallait un moral d'acier pour lire ce livre. J'ai une capacité inégalée à enchaîner des lectures au sujets particulièrement faciles.
Gary et Irène (est-ce une coïncidence si les deux prénoms sont construits en miroir ?) sont mariés depuis plusieurs décennies et ils ne s'entendent plus. S'ils se
sont aimés un jour, ils l'ont oublié. Ils rejettent maintenant sur l'autre leurs échecs, leurs rêves avortés. Ils n'ont pas de reproches assez assassins l'un envers l'autre. Se détester à ce
point est du grand art. Mettre autant d'énergie à pourrir la vie de l'autre aussi.
Ils vivent en Alaska. Quelle idée ! La rudesse du climat et de la vie quotidienne les rend aveugle aux beautés de la nature, les rend aveugle à quasiment tout. S'ils sont antipathiques, les autres personnages le sont aussi, à commencer par leurs enfants. Rhonda, la fille, n'aime pas son métier, et souhaite par-dessus ton se marier avec son dentiste de compagnon, qui possède une bonne situation. Je ne sais pas du tout où est l'amour, il n'en est jamais réellement question. Mark, le fils, suit les traces de ses parents. Ses amis Carl, fils à maman (il m'a presque fait rire), et Monique, fille à papa qui traîne son ennui, ne sont pas attachants le moins du monde.
Lire Désolations est épuisant, déprimant. Pas d'espoir - et pas d'explications non plus. Qu'Irène soit rongée par son enfance, nous le savons dès la première page. Que le dénouement soit tragique, je m'en doutais aussi - pas d'espoir, vous dis-je. J'aurai juste aimé comprendre comment Gary et surtout Irène en sont arrivés à ce point de non-retour. J'ai toujours l'hypothèse de la reproduction du schéma maternelle dans le cas d'Irène - schéma que sa fille reproduira à son tour, j'en suis quasi-certaine. Cette analyse ne me satisfait cependant pas car je ne suis pas très portée sur la psycho-généalogie.
Désolations est un livre désespéré à l'écriture ciselée.
Challenge rentrée littéraire chez Hérisson
Ma participation pour l'état de l'Alaska au défi 50 Etats, 50 billets de Sofynet.