Préambule :
A une époque pas si lointaine, je tenais une rubrique cinéma sur un site internet, et je publiais deux chroniques par semaine. Désormais, je ne parle plus cinéma
qu’avec parcimonie, et si possible uniquement de films qui m’ont plu. C’est le cas avec Killing Fields.
Mon résumé :
Texas City. Dans cette ville, personne n’a jamais entendu parler du rêve américain, encore moins des règles les plus élémentaires à suivre quand un cadavre est
retrouvé dans le terrain vague de Killing Fields. Pour les habitants du cru, un cadavre est un spectacle bon marché, et ce n’est pas les rivalités au sein de la police qui vont arranger quoi que
ce soit. Dans le comté voisin, les inspecteurs Mike Souder (Sam Worthington) et Brian Heigh (Jeffrey Dean Morgan, trop souvent sous-exploité) enquêtent sur une disparition et n’avancent
guère. Brian, catholique pratiquant, a été muté ici car il espère mettre la main sur un tueur en série qui l’obsède. Il protège Anne, une gamine des rues, délaissée par sa famille. Mike
Souder entretient des relations difficiles avec l’inspectrice Pam Stall qui enquête à Killing Fields (sans doute parce qu’elle est son ex-femme). Il leur faudrait pourtant unir leur force
pour appréhender le coupable.
Mon avis :
Killing Fields n’est pas un film facile. Loin des séries américaines ou les pires crimes sont racontés de façon propre et nette, ce récit montre des corps
doublement abandonnés, par le meurtrier et par leurs proches. Personne ne se soucie de ces jeunes femmes, sauf Brian. Au grand agacement de son co-équipier, ce chrétien convaincu prie pour elles,
leur redonnant ainsi un semblant d’humanité.
Bienheureuses celles dont les corps ont été retrouvées : celles qui ne sont que disparues n’ont même pas droit à des recherches descentes - pas le temps,
elles sont majeures et pour certaines, elles sont même fichées comme prostituées. Leurs souteneurs sont connus, ils sont aussi un peu dealer. Ils et se promènent en liberté à peine surveillée
dans la ville.
En contrepoint, nous avons l’histoire d’Anne, qui sort tout juste de « prison », en dépit de son jeune âge. Sa mère, son frère, alcoolisés autant qu’ils le
peuvent sans s’écrouler, n’en ont strictement rien à faire d’elle, du moment qu’elle ne traine pas dans leurs jambes. Elle est le centre de cette histoire, car si Brian ne s’était pas pris
d’affection pour elle (elle a l’âge de ses enfants), l’enquête serait restée au point mort, et le meurtrier aurait poursuivi son itinéraire meurtrier. Il sufira d'une provication de trop - le
meurtrier n'aime rien tant que jouer au chat et à la souris avec les enquêteurs, tant il se croit insaisissable - pour tout bascule.
Oui, les policiers (tous les trois) déraillent, oui, ils outrepassent toutes les règles, parce qu’ils savent, presque intuitivement, qui est le coupable,où le
trouver et surtout, comment empêcher qu'il ne fasse une nouvelle victime. La tension ne fera qu’aller crescendo jusqu’au dénouement, sanglant et brutal. Même l’épilogue ne provoquera pas
d’apaisement, juste, peut-être un peu d'espoir.
Mon billet pour le Texas