éditions Points - 484 pages.
Challenge Thriller organisé par Cynthia
Mon résumé :
Louise est une agent immobilier sans histoire, et pourtant, elle a été retrouvée assassinée d'une balle en pleine tête. Kurt Wallander enquête, et il n'imagine pas jusqu'où cette enquête le mènera.
Mon avis :
Le plaisir que je prends à lire un roman dépend autant de sa qualité que de mon état (de fatigue). Lire la lionne blanche alors que j'étais épuisée n'était pas le bon moment.
Il m'a fallu passer le cap des deux cents premières pages pour enfin apprécier cette intrigue. Parce que le rythme était trop lent ? Parce que les véritables enjeux apparaissent à ce moment ? Parce que les personnages, enfin, se révèlent ? Sans doute aussi à cause de ses trois raisons.
Le lien avec les romans de Sjöwall et Wahlöö est patent dans cette intrigue : nous partons d'une histoire locale qui aurait pu être banale pour nous retrouver au
sein d'une affaire internationale. Les communications internationales ont beau s'être améliorées depuis l'époque de Martin Beck, en revanche ce qui ne change
pas, ce sont les incompétences des uns et des autres, les lenteurs de la bureaucratie, et le respect bête du règlement. Le regard des étrangers sur la société suédoise n'a pas changé : pas assez
méfiante, trop lente, pour ne pas dire empotée. Ils n'ont pas tout à fait tort et savent profiter des failles du système - jusqu'à un certain point. Il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire,
surtout quand il s'appelle Kurt Wallander.
Kurt Wallander est tenace. Bien qu'il ait de légers soucis de santé (trois kilos en trop, pas de sport, tartines et café tous les repas), il est toujours aussi conbattif. Il se fie certes à son intuition mais aussi aux preuves - et il sait les faire parler. Plus encore que pour Meurtriers sans visage il découvre la violence pure, gratuite, si ce n'est pour le plaisir du tortionnaire. Dans cette région si tranquille de la Suède, les courses poursuites et les fusillades ne sont pas monnaie courante. Tuer un homme n'est pas anodin, contrairement à ce que nous montrent les séries télévisées ou certains polars américains et jamais Henning Mankell ne banalise cet acte, pas plus qu'il n'a banalisé ou absous la torture. Kurt Wallander n'est pas homme à ne pas s'interroger sur ses actes, bien qu'il ait agi en légitime défense.
Plus encore que la Suède, La lionne blanche nous fait découvrir l'Afrique du Sud, à une période qui est presque oubliée (déjà) : la fin de l'Apartheid. Il analyse finement l'état de la société sud-africaine entre haine pure, bonne conscience, et volonté de changement. Il n'a pas besoin de condamner ce qu'il nous montre. Le ton et la rigueur de son récit valent tous les indignations. Il ana lyse aussi les rapports père/fille. Au couple Linda/Kurt Wallander, dont les relations ont l'air de s'améliorer (je ne vous en dis pas plus) s'oppose un autre couple Mathilda/Jan, bien plus tourmenté.
Après cette aventure commune, Kurt parviendra-t-il à reprendre le chemin du commissariat ? Bien sûr. Reste à savoir de quelle manière.
Défi Scandinavie noire et blanche
Le challenge Voisins voisines organisé par Anne.