Titre : Le diamant bleu.
Auteur : François Farges etThierry Piantanida.
Editeur : Michel Lafon.
Nombre de pages : 327
Merci aux éditions Michel Lafon et à Bob.
Je l’avoue, ce qui m’a attiré en premier dans ce livre, c’est sa sublime couverture. Quand Bob l’a proposé en partenariat, j’ai aussitôt posé ma candidature, en croisant les doigts. C’est peu dire que je n’y croyais pas trop. J’avais tort.
Quatrième de couverture :
En 1664, un Intouchable découvre dans les mines du royaume mythique de Golconde un diamant bleu d’une taille exceptionnelle. Bientôt, celui-ci arrive à la cour de France où le joaillier du Roi-Soleil en fait le plus beau diamant du monde. Mais il disparait mystérieusement lors du vol insensé des joyaux de la Couronne en 1792…
Il passera de main en main et fascinera tous ses propriétaires. Pour le posséder, un banquier londonien va devenir receleur, obligé de le retailler – véritable sacrilège – pour qu’on ne puisse pas le reconnaître… Il travers alors l’Atlantique, rendant fous les nouveaux riches en quête de bijoux aristocratiques. La pierre porte malheur, semble-t-il : elle n’en est que plus attirante aux yeux de tous ces excentriques. Désormais véritable icône de la société américaine sous le nom de « Hope », elle s’expose aux regards extasiés des foules, aussi admirées à Washington que La Joconde au Louvre.
Idolâtrie, superstition, goût du pouvoir, insolences de milliardaires mais aussi géni des artistes qui ont révélé sa splendeur : laissez-vous entraîner à la recherche du diamant bleu qui, sur trois siècles et sur trois continents, fut le catalyseur de toutes les passions humaines.
Mon avis :
Le sujet pouvait être ardu, car la minéralogie n'est pas mon domaine de prédilection. Il n'en est rien. La grande force de ce livre est de ne pas se préoccuper uniquement du destin de ce diamant bleu, quelque fabuleuse que soit cette pierre, mais aussi de dresser un état des lieux historiques et économiques des périodes clé de son parcours. Véritable ouvrage de vulgarisation, Le diamant bleu nous raconte l'importance des diamants à l'époque de sa découverte. Si pour Colbert, il s'agissait avant tout d'un placement, qu'il était toujours possible de revendre si les caisses étaient vides, ils avaient une dimension sacrée en Inde (et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au Signe des quatre, de Sir Arthur Conan Doyle, dans lequel le vol d'une pierre sacrée entraînait une série de catastrophe - pour ces voleurs).
Surtout, le style est parfaitement accessible, fluide et limpide à la fois. Les dialogues, judicieusement placés, nous permettent de vivre véritablement ce récit, comme si nous y étions. J'ai beaucoup apprécié que la parole soit donnée, par le biais d'extraits de ses textes, à Tavernier, ce grand voyageur et commerçant qui a rapporté ce diamant en France. J'ai apprécié que rien ne soit passé sous silence de son histoire, y compris les périodes justement où il était "négligé", au profit d'autres pierres. Bien que le diamant bleu ne soit qu'une pierre, ses déboires m'ont secoué, non parce qu'il s'agissait d'une superbe pierre précieuse, mais parce qu'il était avant tout un objet de passion - ce n'est pas tant lui qui a été mutilé, que tout ce que Pittan et sa femme avaient pu investir de temps, de soins, et de savoir-faire.
Entre vol, crimes et malédiction, ce roman de vulgarisation scientifique est aussi un roman d'aventures et un roman policier. N'est-ce pas d'ailleurs à une minutieuse enquête que ce sont livrés ces auteurs pour reconstituer son parcours ?