Voici ma première participation au challenge Halloween organisé par Lou et Hilde.
Je vous présente donc le fantôme de Canterville d'Oscar Wilde et je cède la parole à maître Pelletier-Verel, son défenseur et à maître Sillat Cobert, avocat des parties civiles.
- Merci Sharon. Mes biens chers compatriotes-lecteurs, commença maître Pelletier-Vérel, nous sommes ici pour discuter de la situation ô combien horrible de notre concitoyen, Sir Simon. Je vous concède volontiers que cet homme a commis un crime horrible durant sa vie, il a tué son épouse pas aimée du tout, sous le prétexte fallacieux qu'elle était très laide et qu'elle n'y connaissait rien en cuisine. Mais n'a-t-il pas assez souffert par sa propre mort, horrible, et par sa condamnation à hanter le château de ses ancêtres ? Jamais, dans toute la mort d'un fantôme, il n'a subi plus grand préjudice : subir l'incroyance et l'irrévérence d'une famille entière d'américains.
- Mon cher confrère, l'interrompit maître Sillat-Cobert, je vous prends en pleine crise d'anti-américanisme primaire. Ce n'est pas un tort que d'avoir un peu de bon sens, un nettoyant surpuissant et de l'huile pour chaine rouillée. Non, monsieur Otis a fait preuve d'un remarquable sang-froid. Car veuillez considérer les crimes du fantôme, non celui qu'il a perpétré de son vivant, mais ceux qu'il a commis après sa mort, et vous remarquerait qu'il n'a pas chômé. Pas de vacances pour Sir Simon ! Ces trois cents ans ont été bien remplis. Il a effrayé une duchesse douairière, quatre caméristes, le pauvre sir Wiliam Gull, Mme de Trémouillac,sans oublier lord Canterville ou encore lady Barbara Modish.
- Lui reprocheriez-vous d'avoir joué son rôle ?
- Jouer ! Je le lui reproche, justement. Il ajoué avec les personnes qui vivaient chez lui, les membres de sa propre famille. Il a joué au lieu de chercher la rédemption. Il ne s'est pas contenté de faire mourir de peur maintes personnes, il a aussi volé !
- Des tubes de peintures !
- A plusieurs reprises ! Nous avons un fantôme multi-récidiviste. La société actuelle ne se penche pas assez sur les vols commis par des fantômes.
- Si vous voulez lui passer les menottes, je vous signale qu'il porte déjà des chaines, et qu'il s'est gravement blessé dans l'exercice de ses fonctions.
- Vous faites allusion à cet accident, en essayant de mettre son armure ? Il s'en est remis. Son orgueil a davantage souffert que ses articulations. La sécurité sociale est en déficit, nous n'allons pas soigner, en plus, les douleurs d'un fantôme, surtout d'un fantôme capable de se métamorphoser en chien. S'il veut consulter un vétérinaire, je lui concède ce droit.
- Je reconnais là les sarcasmes de mon vénéré confrère. A propos, comment se porte votre fille, la petite Armantine ? questionna abruptement maître Pelletier-Vérel.
- Bien, je vous remercie. Je ne vois pas ce que ma fille vient faire dans l'histoire. Vous parlerai-je de votre Suzanne, qui commence tout juste ses études de droit ?
- Je voulais juste signifier par là que le fantôme a été généreux avec Virginia Otis. Grâce à lui, elle a fait un magnifique mariage.
- Grâce à elle, il a enfin cessé de hanter le château, qui est enfin devenu habitable. Elle a été plus généreuse que lui. C'est au jury maintenant de délibérer si oui ou non, vous voulez lire l'horrible histoire du fantôme de Canterville qui, je vous le rappelle, a été écrit par un auteur irlandais.Je tiens à signaler que je suis allé en vacances au Royaume-Uni il y a quelques années, et que j'y ai été victime d'une intoxication alimentaire.
- Vous voulez dire, une indigestion. A propos, pourriez-vous me rappeler pourquoi nous sommes là, en train de plaider pour un fantôme ?
- Peut-être parce que nous sommes morts tous les deux pendant le précédent procès qui nous a opposé et que nous avons voulu fêter Halloween à notre manière. Ma prochaine plaidoirie aura lieu le 10 octobre. Et toi ?
- Le 15. Je n'ai pas tout compris, il s'agirait de défendre une tueuse de vampires. Bah ! Je lirai bien.
Ma quatrième participation au challenge Irlande organisé par
Val
Ma trente-cinquième participation au challenge God save the livre organisé par Antoni.