édition du Palémon - 287 pages.
Mon résumé :
A la grande joie du commissaire divisionnaire Fabien, Mary Lester, journaliste à Paris-Flash, réintègre la police. Il en profite pour lui confier une enquête difficile : depuis près de vingt ans, un mystérieux malfaiteur sabote des bateaux, d'abord des bateaux de plaisance, puis des bateaux d'authentiques marins pêcheurs, et même le bateau des sauveteurs en mer. Dans le pays Léonard, un coupable est tout désigné par la rumeur populaire : Fanch Brendaouez dit "Le renard". S'ajoute à cela une floppée de lettres anonymes, et vous comprendrez que le climat n'est pas à la noce.
Mon avis :
J'ai beaucoup aimé cette vingt-deuxième enquête de Mary Lester (enfin, sa première partie), même si cela fait quelques années que j'ai lu la vingt-et-unième, Couleur Canari. En effet, il est fait allusion très fréquemment à une enquête où Mary Lester a pu s'aguerrir (un coup de vent n'est plus pour l'effrayer, et le mal de mer n'est plus qu'un souvenir) : Aller simple pour l'enfer. De plus, nous retrouvons dans cet opus un personnage qui s'est déjà opposé à Mary Lester dans On a volé la belle étoile : Charraz. Il a vieilli, bien sûr, il est désormais retraité de la marine nationale, et plus décoré qu'un sapin de Noël. Il a pourtant rapidement reconstitué une petite bande de joyeux drilles et s'il s'est retiré dans son pays Léon natal, ce n'est sans doute pas uniquement pour déjeuner dans l'unique restaurant du coin tous les jours, ou faire prendre l'air à son quatre-quatre tout neuf. Il a ses raisons, et Mary Lester n'a surtout aucune envie qu'il s'approche trop près d'elle. Il ne lui a sans doute pas pardonné d'avoir fini sa carrière dans les îles Kerguélen - je ne les connais pas, mais je me doute que ce n'est pas l'endroit le plus paradisiaque au monde.
Oui, l'enquête commence doucement - croyez-vous qu'il est facile de débusquer un criminel qui sévit depuis plus de quinze ans sans jamais avoir laissé de traces derrière lui ? Croyez-vous qu'il est facile d'enquêter quand on a été repérée (voir plus haut) ? Il est encore moins facile d'enquêter quand il faut apprivoiser une population locale repliée sur elle-même, et qui n'a pas vraiment confiance dans la maréchaussée. Au vue des résultats obtenus dans les différentes enquêtes sur les différents sabotages, je peux comprendre ce sentiment, mais aussi je sens poindre une légère critique de la part de l'auteur. A trop se renfermer, à obéir à une loi du silence et garder ses rancoeurs pour soi, il ne faut pas s'étonner qu'à un moment cela explose. Reste à savoir si ce sera au propre ou au figuré.
J'ai hâte de connaître le dénouement de ce roman.