édition du Paléron - 114
pages.
Mon résumé :
Un vieil ouvrier typographe, à la retraite depuis une vingtaine d'années, est retrouvé sauvagement assassiné chez lui. Il avait deux amours dans la vie : ses chats et la langue française. Qui a bien pu vouloir le tuer ? Mary Lester enquête.
Circonstance de lecture :
Impossible de mettre la main sur le tome 2 du Renard des mers. Du coup, j'ai lu ce roman-ci, fort court.
Mon avis :
C'est sans doute parce que le précédent roman était particulièrement étoffé et se déroulait dans le milieu de la pèche que celui-ci est bref et se déroule dans le milieu des gens de lettres. Jean Failler, comme dans Le manoir écarlate, n'est pas particulièrement tendre avec eux. L'exemple le plus frappant est sans doute ce Lammé-Bourret qui donne son nom au roman et autorise un jeu de mots avec le titre d'un roman célèbre d'Emile Zola. Je qualifierai presque ce personnage de caricature s'il ne ressemblait à certains écrivains contemporains imbus de leurs personnes et particulièrement illisibles. Morceaux choisis :
"On se plaint de la désaffection pour la lecture, mais si on n'avait plus que du Lammé-Bouret à lire, moi aussi je passerais plus de temps devant le petit écran ! "
Le cher homme est pourtant membre de l'académie française, que dis-je, il est nobélisable, et avoir un français prix Nobel de littérature ferait un bien fou à la culture française (ne nous plaignions pas. De mémoire, nous avons Gide, Mauriac, Anatole France, Sully Prudhomme, Frédéric Mistral, Sartre (qui l'a refusé), Camus, Le Clézio, Romain Rolland (et j'en oublie), nous n'avons pas à nous plaindre. Cette nobélisation est pourtant au coeur de l'intrigue puisque le dernier manuscrit de ce prestigieux écrivain a disparu. Mobile du crime ? Sans doute.
Comme de coutume, Mary Lester a du mal à enquêter. D'abord, parce qu'il ne semble y avoir strictement rien à dire sur la victime, qui menait une vie paisible,
réglée comme du papier d'imprimerie. Ensuite parce que les voisins n'ont rien vu - qui pouvait imaginer qu'un crime allait se produire ? Enfin, il est certaines personnes qu'il ne faut pas
déranger. Les notables. Ce n'est pas nouveau. Les nobélisables. Ce n'est pas leur faute si un ouvrier octogénaire était meilleur correcteur que les meilleurs logiciels. Ne pas déranger, donc, mon
petit. Cette dernière formule a le don d'exaspérer Mary Lester, sauf si elle est prononcée par Fortin, l'homme aux cinq cents mots de vocabulaire). Elle agit comme une allumette sur une mèche et
produit les mêmes conséquences. C'est le commissaire Fabien qui va être content.
Billet rédigé en compagnie de Rio-bien-malade.