édition L'école des loisirs - 74 pages
Quatrième de couverture :
Ismaël possède un pouvoir magique. La nuit, il devient un petit garçon volant. Il passe d’une pièce à l’autre, sans s’en apercevoir. Le soir, il se couche dans son lit, et, le lendemain matin, il a été téléporté dans celui de sa maman.
C’ets aussi le soir que la mélancolie se manifeste. C’est le nom de l’étrange maladie dont souffre la mère d’Ismaël, cette maladie qui lui laisse des pierres dures au fond du ventre et la fait tant pleurer. La mélancolie a tout envahi. Elle a fatigué le papa d’Ismaël, qui a quitté la maison.
Lorsque sa maman a la mélancolie, Ismaël se sent seul. Alors il pense à son pouvoir. Il est certain d’une chose : une cape magique lui pousse derrière le pyjama. Une sorte de cape rétractable qui se déploie dans son dos pour l’élever dans les airs et l’emmener loin de son lit. Une cape dans la nuit, il faut bien que ça serve à quelque chose. Qui Ismaël est-il censé sauver ? Quelqu’un ? Le monde ? L’univers ?
Ismaël attend et espère des réponses. Un jour, il le sait, il comprendra son pouvoir.
Mon avis :
Je suis toujours désagréablement surprise par le fait que les romans de Marie Chartres ne soient pas plus connus, et que Marie Chartres ne soit pas une auteur reconnue. Est-ce à cause de leur brièveté ? Je connais peu d'auteurs qui savent en dire et en suggérer autant en si peu de pages, dans une écriture à la fois sobre et poétique.
Le thème est dur : la dépression et le suicide, vu à travers les yeux d'Ismaël. Il assiste jour après jour à la "mélancolie" de sa maman, et ne sait plus quoi faire pour qu'elle aille mieux.
Les causes de cette dépression ne nous sont pas expliquées - y a-t-il d'ailleurs toujours des causes identifiables ? Elle importe peu pour Ismaël, qui vit, jour après jour, les conséquences : le départ de son père, l'arrivée de l'aide familiale, Françoise, et la lente désagrégation de sa mère, dont il ne parvient plus à reconnaître les traits tant ils sont mangés par les larmes, dévorés par le désespoir.
Ismaël s'évade, de temps en temps, parce qu'il ne comprend pas tout ce qu'il vit - il les comprendra un peu mieux, plus tard. J'ai certes l'impression de céder à la facilité en n'en disant pas plus. J'ai simplement envie de vous dire : ne passez pas à côté de ce livre.
Challenge rentrée littéraire chez Hérisson