Edition Stock - 523 pages.
Lecture commune avec Adalana, Zazy, Miss Leo, Philisine Cave, Hélène Choco, Malika et Shelbylee
Quatrième de couverture :
Les « vaches de Staline », c’est ainsi que les Estoniens déportés désignèrent les maigres chèvres qu’ils trouvèrent sur les terres de Sibérie, dans une sorte de
pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C’est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l’héroïne, Anna, est
une jeune Finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d’être acceptée, cette femme a tenté d’effacer toute
trace de ses origines, et de taire les peurs et les souffrances vécues sous l’ère soviétique. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille ?
Challenges littératures nordiques par Myuiki
Mon avis (toujours avec Nunzi sur les genoux : elle est très collante depuis vendredi):
Je tourne en rond depuis hier pour tacher de rédiger cet avis. Rien de réellement cohérent ne vient, puis rédiger un avis ne signifie en aucun cas s'épancher sur sa propre histoire familiale, sur sa propre histoire.
En effet, l'héroïne, Anna, est boulimique vomitive. Elle nous décrit avec forces détails d'un narcissisme confondant ses
épisodes de gavages et ses séances de vomissements. Ce luxe de détails m'a gonflé au plus haut point. Bien sîr, je sens (cela m'est arrivé récemment) que l'on me reprochera mon jugement porté sur
les personnes atteintes de troubles alimentaires. Je répondrai : rien à voir. Anna est une héroïne de roman au narcissisme exarcerbé, dont le mécanisme de défense contre tous ceux qui
voudraient la ranger dans la case "malade" est bien rodé. La boulimie est toujours moins visible que l'anorexie et fait moins peur - si seulement l'entourage du malade s'informait mieux ! Voilà,
c'est dit.
Je parlerai maintenant de Katriina, sa mère. Son histoire est elle aussi très répétitive, à la limite du ressassement. J'avais l'impression de lire le brouillon de Purge, son troisième roman.
Alors oui, je me doute bien que l'auteure a voulu faire passer quelque chose, en racontant l'histoire du Finlandais et de Katriina, en racontant de cette manière cette histoire en particulier, avec ses chapitres courts et percuatants, avec ce style... Comment dire ? J'ai eu l'impression que Sofi Oksanen écrivait dans l'urgence (528 pages tout de même) comme si elle avait besoin une fois pour toute, que les mots, les mots qui n'ont jamais pu être prononcés, sortent, les mots que Katriina n'a pas voulu dire à sa fille. Il faudra d'ailleurs un autre roman, Baby Jane (2005), puis le passage par le théâtre avec Puhdistus (Purge, déjà) pour que l'histoire trouve son accomplissement.
Kun kyyhkyset katosivat(lorsque les pigeons ont été perdus) paraîtra en Finlande en août 2012 et parlerait de l'histoire de l'Estonie de 1930 à nos jours.
Défi Scandinavie noire et blanche
Le challenge Voisins voisines organisé par Anne.