Titre : Oscar Wilde et le cadavre souriant.
Auteur :Gyles Brandeth.
Editeur : 10/18.
Nombre de pages : 415.
Quatrième de couverture :
En 1883, Sarah Bernhardt et Edmond La Grange dominent le théâtre mondial. Déterminé à faire fructifier sa renommée naissante après sa triomphale tournée américaine, le jeune Oscar Wilde se rapproche d ces deux monstres sacrés. Installé à Paris, il travaille avec La Grange à une nouvelle traduction d'Hamlet qui promet de faire des étincelles. Mais, pour l'heure, elle fait surtout des victimes.... La compagnie La Grange est frappée par une série de disparitions mystérieuse, et Oscar Wilde est bien décidé à en trouver le responsable. Entre jalousies artistiques, vices cachés secrets de famille, le poète dandy découvre l'envers peu reluisant du décor flamboyant du Paris fin de siècle.
Mon avis :
Je serai brève. Si ce roman avait été classé dans la catégorie "roman historique", je l'aurai adoré. La reconstitution du Paris des années 1880 est parfaite. J'ai vécu véritablement au milieu du théâtre, avec ses comédiens passionnés. La langue est riche, foisonnante, débordante d'images et de précisions.
Mais voilà : ce livre est classé dans la catégorie "grands détectives", et je dois dire que ce n'est pas du tout ce que j'attends d'un roman policier.
D'abord, même si dans le prologue nous sommes avertis que l'enquête n'a pas été résolue (le récit principal nous ramène neuf ans plus tôt), je ne m'attendais pas à ce que le premier meurtre survienne si tard - page 184. Je ne m'attendais pas non plus à ce qu'il ait lieu dans l'indifférence quasi-générale - seul Oscar Wilde s'émeut et souhaite le résoudre. Même là, je n'ai pas eu l'impression qu'il déployait une activité débordante, et les meurtres suivants n'entraîneront pas plus de suspens.
Il faut dire qu'à une exception près, les personnages ne sont pas du tout sympathiques - pour ne pas dire carrément antipathiques. Comme je ne suis pas parvenue à m'intéresser à leur vie, leur mort ne m'a pas non plus bouleversée. Trop de théâtralité, trop d'emphase nuisent à la véritable émotion.
Quant à l'enquête, elle n'a pas vraiment lieu, et c'est lors d'un épilogue rapide que la vérité nous est dévoilée. Sir Arthur Conan Doyle résout l'enquête avec une telle rapidité et un tel brio que je me suis légitimement demandée pourquoi le narrateur, qui avait vécu ses faits, n'est pas parvenu à la même conclusion.
Bref, un rendez-vous manqué.