édition Folio - 146 pages
Quatrième de couverture :
Zhao le soldat, autodidacte inflexible dévoué au régime, et Ayamei la révoltée, chef de file du mouvement étudiant, courent dans les rues sombres de Pékin. La Place de la Paix céleste est couverte du sang des étudiants. Du sang des enfants de la Chine moderne, élevés dans l'idéologie étouffante du régime maoïste. Ayamei se cache, quitte Pékin, parcourt des milliers de kilomètres, fuit vers la montagne. Inlassablement Zhao suit sa piste. Son acharnement est à la mesure de sa foi dans le régime : aveugle et sans limites. Mais au long du chemin, le soldat tombe sur différents écrits que la jeune fille sème derrière elle. Au terme de cette longue traque, Zhao se laissera-t-il contaminer par la beauté et la poésie ou choisira-t-il d'ignorer la voie qu'Ayamei est en train de découvrir ?
Mon avis :
Bien que j'ai un roman de Shan Sa dans ma PAL, je ne suis toujours pas parvenu à le lire. J'ai emprunté son premier roman à la bibliothèque, et je dois dire que je suis agréablement surprise.
Ce roman est d'une simplicité tragique. D'un côté, Ayamei, chef du mouvement étudiant presque malgré elle. De l'autre, Zhao, devenu soldat pour soulager sa famille trop pauvre pour subvenir au besoin de tous leurs enfants. Si Ayamei ne rencontrera jamais Zhao, lui apprendra à la découvrir, lui dont l'univers est si différent du sien.
L'écriture est simple, rigoureuse, mettant en valeur l'absurdité de la tragédie qu'Ayamei a vécu pendant son adolescence. La seule lueur d'espoir est que la solidarité est encore possible, bien qu'être solidaire soit extrêmement risqué - dénoncer est tellement plus facile.
Le voyage d'Ayamei nous mènera de la Chine urbaine à la Chine des campagnes, des monts et des bois, où l'arrivée des camions de soldat ne peut pas passer inaperçue,
où les activités traditionnnelles sont encore en usage - et la fuite peut-être, je dis bien peut-être plus facile.
Porte de la paix céleste est une belle rencontre, à la fois avec l'auteure et avec les personnages.