Résumé de l'éditeur :
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Mon avis :
Ce livre est un chef d'oeuvre, sa suite aussi (j'ai terminé le tome 2). L'écriture est un miracle de finesse et de pudeur - et pourtant, les événements racontés sont loin d'être tendres ou délicats.
Le quatrième de couverture semble en dire beaucoup ? Je dirai au contraire qu'il en révèle très peu, je n'en dirai donc pas beaucoup non plus, pour ne rien gâcher de cette narration tout en subtilité.
Je dirai néanmoins que ce livre évoque un des grands tabous de l'histoire japonaise : l'explosion de la bombe atomique de Nagasaki et le sort des survivants. Pour eux, il s'est agi de "chance" ou de "fatalité", selon le point de vue où l'on se place. Yukiko évoque aussi l'état d'esprit des japonais à cette époque - manière de pensée très éloignée de la nôtre, endoctrinement sans pareil des combattants, et cruauté peu enviable. Le regard critique de Yukiko étonne - il était déjà le sien avant qu'elle n'arrive au soir de sa vie,elle a eu le courage de le garder.
L'écriture de la lettre ne paraît jamais un procédé artificiel. Yukiko n'a pas pu dire l'indiscible, elle a eu besoin de
lever le poids du secret, ce qui n'a rien à voir avec s'en décharger impunément. Le silence n'a qu'un temps.
Ce livre est un véritable coup de coeur.