Un grand merci à Livraddict et aux éditions XO pour ce partenariat
Quatrième de couverture :
Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serial-killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans
une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie.
Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux... Pourquoi la mort s acharne-t-elle sur Marsac, petite ville
universitaire du Sud-Ouest, et son cercle d étudiants réunissant l élite de la région ?
Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d anciennes et terribles blessures et faire l apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour
les siens.
Mon avis :
Il est difficile à rédiger, non parce que je n'ai pas aimé ce livre, mais parce qu'il est difficile de ne pas glisser des spoilers dans celui-ci. Il y en aura
cependant quelques-uns, mais sur Glacé, la première enquête de Martin Servaz.
Il est toujours agréable de retrouver un enquêteur que l'on a apprécié. Il est agréable aussi de le retrouver non tout de suite après une très grande affaire
criminelle, mais presque deux ans plus tard. En effet, contrairement à ce que l'on peut lire dans certains romans ou voir dans certaines séries télévisées, les tueurs en série ne courent pas les
rues, du moins, pas les rues de Marsac, petit ville universitaire qui vise à l'excellence.
Martin Servaz est un policier qui n'est pas sans rappeler les stéréotypes du genre. Sa vie privée n'est pas des plus réussie - il est divorcé, comme maints
policiers avant lui, et sa vie sentimentale tient du désert affectif le plus complet. Il a une fille unique, comme beaucoup de ses homologues (voir Kurt Wallander ou Malin Fors - même Jules
Maigret fut le père d'une petite fille) qui est intelligente, suffisamment pour saisir la nuance entre prendre des risques et se mettre en grand dager mais aussi légèrement excentrique. Sa
capacité de raisonnement la met cependant à l'abri de la provocation gratuite, dans tous les sens du terme.
Quant à l'équipe qui entoure Martin Servoz, deux des membres sont entièrement dévoués à leur chef, sans doute parce qu'ils sortent des clichés établis, entre
Vincent, trop élégant pour n'être qu'un époux et un père exemplaire, et Samira, dont la laideur n'a d'égale que sa pugnacité. Il ne manque plus qu'Ingrid, personnage qui ne fait à proprement pas
partie de l'équipe - elle est rattachée à la brigade de gendarmerie d'Auch. Cependant, son attachement à Martin, qui prit de grands risques pour elle, la pousse à intervenir dans l'enquête, de
manière "cachée" et efficace.
Martin Servaz connaît bien Marsac, pour y avoir fait ses études avant de devenir policier. Sa fille y est elle-même en prépas, elle connaît même le principal
suspect, Hugo, qui se trouve le fils du premier amour de son père. Le monde est petit. Hélàs oui.
Ce n'est pas pour cette raison que Martin doit enquêter sur le meurtre atroce de cette jeune et séduisante professeur de lettres. Il semblerait que le tueur en
série qui s'est évadé deux ans plus tôt ne serait pas étranger à cette affaire. Les indices sont infimes, ils sont pourtant là et bien là. Un disque de Mahler, un étrange e-mail, des initiales
gravées....Martin se demande sincèrement pourquoi ce tueur apparaît à nouveau, pourquoi il serait mêlé à cette affaire. Il se demande surtout comment protéger sa fille, qu'il ne tient surtout pas
à voir dans la longue liste des victimes du tueur. Quant à ses enquêteurs, ils se demandent surtout si Martin n'est pas devenu paranoïaque, jouet trop facile d'un tueur manipulateur. Reste à
découvrir l'identité de ce tueur, s'il n'est celui que Martin redoute...
Pour enquêter, le commandant Servoz se replonge dans ce passé cauchemardesque, mais aussi dans sa jeunesse, moment où il était heureux, moment en tout cas où les
souvenirs qui lui restent sont heureux. Je ne vous en dirai pas plus sur ce qu'il va découvrir, ni sur les mobiles du tueur, ni sur son propre questionnement. Je ne vous dirai rien non plus de
certains chapitres qui servent "d'interlude" mais qui laissent présager un troisième tome, dans lequel nous retrouverons les protagonistes de cette seconde enquête de Martin Servaz. Je vous dirai
simplement que j'ai aimé ce livre, en dépit de toute la désespérance éprouvée par certains personnages, par leur volonté de toute entreprendre, même le pire, pour parvenir à leur fin. Je parlerai
aussi du sort de certains animaux, qui auraient mérité mieux, et à ceux qui me diraient : "ce ne sont que des animaux", je leur dirai que martyriser ou se servir d'êtres qui dépendent entièrement
de l'homme est tout sauf un signe de courage.
Le cercle, qui donne son titre au roman, est aussi le symbole de l'enfermement dans lequel se trouvent certains personnages, et leur impossibilité, quoi qu'ils
fassent, d'éprouver un quelconque soulagement. La mort hante chacun des protagonistes, même Martin, et pas seulement à cause de son métier. Constat de l'échec de chacun, Le cercle montre que les
blessures d'enfance ne se surmontent pas - ou presque pas. Et à l'aune de ce qui se passe dans ce roman, je me dis que Martin ne s'en est pas si mal sorti.
Challenge Thriller et Polar chez Liliba
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