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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 22:09

medium_JAFFFRES_couv3.jpgNotre guerre et notre vécu en Algérie de Jean-Yves Jaffres.

 

Merci aux agents littéraires pour ce partenariat. Merci à l’auteur pour le travail effectué.

 

Mon avis :

 

J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, pour lequel j’ai postulé auprès des agents littéraires. Il faudrait que je m’interroge un jour sur mon besoin de lire ces témoignages de ceux qui ont vécu des guerres, témoignages qui sont très marquants.

 

Préambule personnel : les témoignages sur cette période sont rares. La guerre, à l’époque, ne disait pas son nom. Il est facile de dire après coup que les soldats envoyés là-bas auraient pu ne pas y aller – je ne crois pas que déserter était si évident dans les années cinquante-soixante, ni que les objecteurs de conscience étaient nombreux.

 

Dans le premier chapitre, Jean-Yves Jaffres rappelle l’histoire de la conscription en France. Après ce préambule, il livre un témoignage particulièrement poignant : celui de quatre prisonniers du FLN. Les mots sont simples, bruts poignants. Ce ne fut pas la partie la plus facile à lire – si tant est qu’il y en est eu une. Les photos qui illustrent ce chapitre mettent un visage sur ces témoignages. L’amertume est perceptible, bien que les années aient passées. La douleur aussi, physique, bien sûr, mais moral, surtout. Dire l'indiscible.

 

Le second chapitre parle des « rappelés ». Je ne connaissais pas vraiment ce terme avant de lire cet ouvrage. Ce journal de six mois est concis et précis. Il rapporte la vie quotidienne, les opérations, l’entraînement.

 

Le chapitre trois est un journal, autant dire un témoignage assez rare : Jean-Yves Jaffres ne l’a pas retouché, il a eu raison. On pourrait reprocher au texte de ne pas être assez littéraire, ce n’est pas le but. Les tâches quotidiennes et les opérations alternent. Le texte parfois est extrêmement concis, proche de la prise de note.

 

Le chapitre 4 et le chapitre 5 sont  des extraits de journal de marche d'une Batterie (je souligne encore mon ignorance au sujet de ce terme).

 

Le chapitre six semble une litanie : je retiens le nombre de tués que rien ne semble conjurer.  J'ignorais aussi avant de lire ce livre que les compagnies de dragon existaient encore.  

 

Le chapitre 7 se scinde en trois parties, trois formes de témoignage : j'étais dans le train, abondamment illustré par les documents d'époque, j'étais dans la Marine dont je retiens cette longue citation  : "Au feu, on ne se déguise pas - On est ce qu'on est- Car vous qui avez servi en Algérie en Tunisie et au maroc, fussiez-vous colonel, capitaine, ou 2e classe, eussiez-vous commandé une Unité au feu, simplement essuyé quelques rafales, ou fait votre humble boulot dans un d^pôt d'essence, au foyer, ou au magasin d'intendance sans jamais entendre le claquement d'une balle, si vous avez fait votre travail, votre devoir avec conscience, eussiez-vous une Croix de la Valeur Miliaire surchargée de palmes, ou simplement la carte du Combattant, soyez fiers ; ne rougissez pas, ne vous excusez pas, et laissant l'oppobre à ceux qui savaient ce qu'ils faisaient - Revendiquez avec orgueil votre titre de Combattant d'Algérie" Colonel Henri de Mire, p. 212.

Il parle aussi de ces hommes qui n'en ont pas fini avec la guerre d'Algérie parce qu'ils n'ont pas oublié les tragédies dont ils ont été témoins et qui, aujourd'hui, entendent les mêmes constats manichéens : "J'ai pensé et pense encore à tous ces morts pour rien, à tous ces blessés, aussi bien dans leur chair que dans leur coeur, à tous ces porteurs d'uniformes sur lesquels planent aujourd'hui les ombres de drôles d'images", p. 226, témoignage de Joël Avignon, fusillier marin.

La troisième partie, constacré aux paras, prend une curieuse résonnance pour moi (et oui, je viens de voir un film où les paras sont présentés comme des hommes aimant la violence et la torture) car il montre avant tout les pertes et les disparitions subies par ses compagnies. Je ne me leurre pas : l'image de ce qu'il est advenu de ses hommes m'a empêchée de dormir après la lecture de ce chapitre.

 

Le chapitre 8 s'intitule Divers témoignages et anecdotes d'Algérie. Bien sûr, j'aurai envie de les citer tous. Si certains contiennent des vrais moments "d'apaisement", ils n'oublient jamais que l'horreur quotidienne n'est pas loin. La mort d'un jeune soldat. La corvée de bois qui sévissait dans les camps de prisonniers (les soldats ne se voilent pas la face). Une femme témoigne : une jeune bretonne qui s'est mariée à un appelé et a mis au monde en Algérie son premier enfant.

 

Le chapitre 9, Souvenirs d'Algérie,  comporte six témoignages différents mais tous ont le même dénominateur : la mort d'un camarade ou d'un civil ne s'oublie pas. Témoignage rare que les lettres du docteur Jean Boyadjian à son cousin. Ce témoignage à chaud a eu la chance de parvenir jusqu'à nous.

 

Le chapitre 10, Le Sahara, est un chapitre presque reposant, puisqu'il décrit la vie quotidienne, les coutumes et la flore dans le Sud de l'Algérie. Le narrateur n'oublie pas de nous parler de sa vie d'appelé mais aussi de son parcours d'après l'Algérie. La vie a continué.

 

Le chapitre 11 J'étais instituteur en Algérie m'a bien sûr particulièrement intéressée. J'ai eu l'impression que, déjà, à l'époque, on avait une fâcheuse tendance à envoyer les jeunes instituteurs "au charbon", sans formation particulière. Je retiens ces phrases de René Jet, p. 362 : La guerre d'Algérie est réellement finie. Mais que de gâchis ! [...] La France métropolitaine n'avait jamais voulu regarder le problème en face. Elle ne s'est intéressée à l'Algérie que lorsque le sang a coulé. Le sang européen. On n'a pas voulu considérer les musulmans comme des hommes. Quand on l'a fait, c'était trop tard. Bien trop tard.

 

L'ultime chapitre contient des témoignages d'ex-prisonnier du FLN, d'algériens, mais aussi des femmes, des fiancées, ou simplement des amies (futures épouses) des appelés.  

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 13:29

 

Je suis ravie d'apprendre que Liyah lance une troisième édition du STAR, dans le but de faire descendre notre PAL (dans mon cas, ce n'est absolument pas gagné).

 

Le principe est simple :

 

Le concours S.T.A.R. (Stop Talking And Read) se déroulera du 14 octobre minuit au 13 novembre 2011, minuit, (on commence donc vendredi matin et on termine dimanche soir), et il consiste tout simplement à lire le plus de pages possible durant toute cette période.Seuls les romans (adultes ou jeunesse) comptent,  les BD, albums ou manga sont exclus.

 

J'avoue pour ma part que j'ai beaucoup aimé participer au STAR, surtout j'ai aimé dresser mes bilans hebdomadaires. Je ne compte pas rééditer l'exploit de ma première participation, à savoir lire 7272 pages, j'espère au moins m'amuser le plus possible et lire des oeuvres qui me plaisent (j'ai déjà quelques livres que j'ai vraiment envie de lire pour cette édition.) La seule personne avec laquelle je suis en compétition est moi-même, je suis sûre de bien m'entendre avec cette concurrente.

 

Les inscriptions sont ouvertes ! Venez nous rejoindre en cliquant ici. Elles se termineront le 13 octobre minuit. A partir du 14 octobre, Liyah nous invite donc à comptabiliser le nombre de pages lues pendant ce mois.

 

Petite précision : j'adore le logo !

 

Logo-STAR3-Les-lectures-de-Liyah.jpg

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 12:52
Le challenge des Nobel de la cession 2010-2011 organisé par Mimi prend fin aujourd'hui, et je dresse le bilan de cette année de lecture.
Challenge Nobel
J'ai atteint le niveau Nobel explosif avec les lectures suivantes :


Le challenge des Nobel revient à partir du 15 octobre 2011 et se terminera le 15 octobre 2012. Le but est de découvrir des auteurs primés, vers lesquels nous n'irions pas spontanément (je confirme : pour l'an dernier, je n'avais déjà lu que deux auteurs sur dix).

Ce challenge comporte quatre niveaux :

Médaille de bronze : entre 3 et 4 auteurs.
Médaille d'argent entre 5 et 7  auteurs.
Médaille d'or, entre 8 et 10 auteurs.
Médaille de vermeil : plus de dix auteurs.

Ceux qui ont participé à la précédente session (comme moi) devront choisir des auteurs différents du précédent challenge et il convient de s'organiser pour que les auteurs appartiennent à des décennies différentes. C'est ce que j'avais déjà fait lors de la première cession, spontanément.

Cette année, je postule donc pour une médaille de bronze (quatre auteurs lus) car je préfère commencer prudemment ce challenge, quitte à changer de catégorie au cours de l'année.

Les auteurs que j'ai choisi sont (par ordre chronologique) :
- Maurice Maeterlick (années 10-1911- Belgique).
- François Mauriac (années 50 - 1952 - France).
- Yasunari Kawabata (année 60-1968 - Japon).
- Naguib Mahfouz (années 80-1988 - Egypte).

 

La fin de cette session se terminera par la découverte d'un ouvrage du lauréat 2012.

Pour nous rejoindre et vous inscrire, c'est ici.

 

medal_front_160.jpg

 


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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 09:24

l-envie.jpg

 

Editeur : Robert Laffont - Nombre de pages : 161.

 

Merci à Stéphie d'avoir fait voyager ce livre.

 

Quatrième de couverture :

 

« Pendant une longue période, qu’au fond je n’ai à cœur ni de situer dans le temps, ni d’estimer ici en nombre d’années, j’ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l’absence de vie sexuelle. Encore faudrait-il que ce terme soit le bon, si l’on considère qu’une part colossale de sensualité a accompagné ces années, où seuls les rêves ont comblé mes attentes – mais quels rêves – et où ce que j’ai approché, ce n’était qu’en pensée – mais quelles pensées.

Sur ce rien qui me fut salutaire, et dans lequel j’ai appris à puiser des ressources insoupçonnées, sur ce qu’est la caresse pour quelqu’un qui n’est plus caressé et qui, probablement, ne caresse plus, sur l’obsession gonflant en vous et dont on dit si bien qu’elle vous monte à la tête, sur la foule résignée que je devine, ces gens que je reconnais en un instant et pour lesquels j’éprouve tant de tendresse, je voulais faire un livre. »

 

Mon avis :

 

Je crains que mon avis ne soit pas d’une originalité folle, par rapport à tous ceux que j’ai déjà lus. Sophie Fontanel a le courage de parler d’un sujet tabou : l’absence de sexualité. Il ne s’agit pas ici de « misère sexuelle » mais de l’absence d’envie. A une époque où il est difficile de trouver un magazine de société qui ne parle pas de ce sujet, je salue son courage. En revanche, je regrette qu’elle ne soit pas allée au bout de son sujet. Son corps se refuse, soit – il est question de sexualité, mais à aucun moment elle ne parle d’amour, ni avec ce partenaire, ni avec celui avec lequel elle a retrouvé l’envie, justement. Le programme annoncé en quatrième de couverture n’est pas vraiment abouti.

 

Très vite, il n’est plus question de son étrangeté, qui a entraîné un certain rejet de la part de ses proches, et leur volonté de la faire rentrer dans le droit chemin, mais de la sexualité des autres. Elle devient la confidente toute désignée des problèmes et des expériences des autres. Elle aurait pu évacuer cet état de fait en deux lignes, non, elle consacre un chapitre (ils ont tous très courts) à chacun d’eux, dévoilant minutieusement ce qu’ils lui ont raconté. Le texte devient alors banal, dressant un catalogue de toutes les pratiques sexuelles qui existent, y compris l’utilisation de sites pornographiques. Parfois, une voix s’élève, touchante, quelques pages sont aériennes, disant la poésie d’un geste, d’une démarche, d’une recontre. Je regrette simplement de ne pas avoir éprouvé ce sentiment pendant toute ma lecture.

 

 

Rentree-litteraire.jpg

Challenge rentrée littéraire chez Hérisson

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 11:22

chaossurbruges.gifédition le livre de poche - 341 pages.

 

Quatrième de couverture :

 

Le commissaire Van In, grande gueule au coeur tendre et buveur de bière impénitent, son adjoint, le perspicace Versavel, et la belle Hannelore Martens, substitut du procureur : un trio de choc pour déjouer une série d'affaires qui sème la panique dans la bourgeoise ville de Bruges.

Une fois encore, le pas très politiquement correct Van In s'apprête à jeter le trouble en haut lieu, où l'on semble peu pressé de le voir résoudre son enquête.

 

Mon avis :

 

Ce livre est à la fois ma première participation au challenge Fritissime et ma rencontre avec le commissaire Van In. Je dois dire que je ne suis pas tombée sous le charme de ce commissaire, aussi les cent premières pages, qui sont essentiellement consacrées à sa vie privée et à ses problèmes (avec l'argent, avec l'alcool), m'ont semblé languissantes, tout en restant agréables à lire. Puis, l'enquête se complexifie, dénonçant à la fois la difficulté à gérer une ville telle que Bruges, surtout avec des échevins médiocres, plus occupés à se mettre des bâtons dans les roues qu'à tenter de régler les problèmes et la corruption qui règne jusque dans la police et les tribunaux. Elle plonge ses racines dans un passé pas très glorieux, un passé dont certains tirent encore des bénéfices substantiels.

 

Le commissaire Van In a de la chance, il mène son enquête avec un aplomb déconcertant, ne craignant de poser des questions gênantes ou de déranger des personnalités jugées intouchables. Les conséquentes seront certes funestes mais le commissaire s'en tire sans dommage, malgré des addictions de toute sorte. Le dévouement de son adjoint et l'amour de la belle substitut du procureur sont une bénédiction pour lui et, heureusement, il mesure ce qu'il leur doit.

 

Chaos sur Bruges est une enquête pas déplaisante à lire, presque divertissante, mais elle ne m'a ni surprise, ni émue. Je crains même de l'oublier très rapidement.

 

Le mois Fritissime est organisé par Schlabaya.

nestor-frites

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 09:55

HIlde

Voici ma première participation au challenge Halloween organisé par Lou et Hilde.

 

Je vous présente donc le fantôme de Canterville d'Oscar Wilde et je cède la parole à maître Pelletier-Verel, son défenseur et à maître Sillat Cobert, avocat des parties civiles.

 

- Merci Sharon. Mes biens chers compatriotes-lecteurs, commença maître Pelletier-Vérel, nous sommes ici pour discuter de la situation ô combien horrible de notre concitoyen, Sir Simon. Je vous concède volontiers que cet homme a commis un crime horrible durant sa vie, il a tué son épouse pas aimée du tout, sous le prétexte fallacieux qu'elle était très laide et qu'elle n'y connaissait rien en cuisine. Mais n'a-t-il pas assez souffert par sa propre mort, horrible, et par sa condamnation à hanter le château de ses ancêtres ? Jamais, dans toute la mort d'un fantôme, il n'a subi plus grand préjudice : subir l'incroyance et l'irrévérence d'une famille entière d'américains.

 

- Mon cher confrère, l'interrompit maître Sillat-Cobert, je vous prends en pleine crise d'anti-américanisme primaire. Ce n'est pas un tort que d'avoir un peu de bon sens, un nettoyant surpuissant et de l'huile pour chaine rouillée. Non, monsieur Otis a fait preuve d'un remarquable sang-froid. Car veuillez considérer les crimes du fantôme, non celui qu'il a perpétré de son vivant, mais ceux qu'il a commis après sa mort, et vous remarquerait qu'il n'a pas chômé. Pas de vacances pour Sir Simon ! Ces trois cents ans ont été bien remplis. Il a effrayé une duchesse douairière, quatre caméristes, le pauvre sir Wiliam Gull, Mme de Trémouillac,sans oublier lord Canterville ou encore lady Barbara Modish. 

 

- Lui reprocheriez-vous d'avoir joué son rôle ?

 

- Jouer ! Je le lui reproche, justement. Il ajoué avec les personnes qui vivaient chez lui, les membres de sa propre famille. Il a joué au lieu de chercher la rédemption. Il ne s'est pas contenté de faire mourir de peur maintes personnes, il a aussi volé !

 

- Des tubes de peintures !

 

- A plusieurs reprises ! Nous avons un fantôme multi-récidiviste. La société actuelle ne se penche pas assez sur les vols commis par des fantômes.

  

- Si vous voulez lui passer les menottes, je vous signale qu'il porte déjà des chaines, et qu'il s'est gravement blessé dans l'exercice de ses fonctions.

  

- Vous faites allusion à cet accident, en essayant de mettre son armure ? Il s'en est remis. Son orgueil a davantage souffert que ses articulations. La sécurité sociale est en déficit, nous n'allons pas soigner, en plus, les douleurs d'un fantôme, surtout d'un fantôme capable de se métamorphoser en chien. S'il veut consulter un vétérinaire, je lui concède ce droit. 

 

- Je reconnais là les sarcasmes de mon vénéré confrère. A propos, comment se porte votre fille, la petite Armantine ? questionna abruptement maître Pelletier-Vérel.

 

- Bien, je vous remercie. Je ne vois pas ce que ma fille vient faire dans l'histoire. Vous parlerai-je de votre Suzanne, qui commence tout juste ses études de droit ?

 

- Je voulais juste signifier par là que le fantôme a été généreux avec Virginia Otis. Grâce à lui, elle a fait un magnifique mariage.

 

- Grâce à elle, il a enfin cessé de hanter le château, qui est enfin devenu habitable. Elle a été plus généreuse que lui. C'est au jury maintenant de délibérer si oui ou non, vous voulez lire l'horrible histoire du fantôme de Canterville qui, je vous le rappelle, a été écrit par un auteur irlandais.Je tiens à signaler que je suis allé en vacances au Royaume-Uni il y a quelques années, et que j'y ai été victime d'une intoxication alimentaire.

 

- Vous voulez dire, une indigestion. A propos, pourriez-vous me rappeler pourquoi nous sommes là, en train de plaider pour un fantôme ?

 

- Peut-être parce que nous sommes morts tous les deux pendant le précédent procès qui nous a opposé et que nous avons voulu fêter Halloween à notre manière. Ma prochaine plaidoirie aura lieu le 10 octobre. Et toi ?

 

- Le 15. Je n'ai pas tout compris, il s'agirait de défendre une tueuse de vampires. Bah ! Je lirai bien.

 

Challenge-anglais

Ma quatrième participation au challenge Irlande organisé par Val Challenge-irlandais

 

 

Ma trente-cinquième participation au challenge God save the livre organisé par Antoni. 

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 19:14

67521586.jpg Editeur : Jean-Claude Lattès. Nombre de pages : 462.

Quatrième de couverture :

 

Tim Farnsworth a tout pour être heureux : il aime sa femme, sa famille, son travail, sa maison.

Mais un jour, il se lève et s’en va.

Il marche sans pouvoir s’arrêter. Ces crises mystérieuses peuvent durer quelques semaines ou plusieurs années. Alors Tim perd tout ce qui lui semblait à jamais acquis : un présent heureux, un avenir serein, toutes ses certitudes. Pour combattre ce mal qui grignote sa vie, ses passions, son âme, il doit renoncer à ce qu’il croyait être et accepter l’inconnu.

Un roman sur les forces invisibles de la nature et du désir, une réflexion passionnante sur le corps et l’esprit et sur ce qui fonde notre identité.

 

           Merci à Hérisson et aux éditions Jean-Claude Lattès pour ce partenariat.

 

Mon avis :

 

J’ai terminé la lecture de ce livre, j’ai même relu certains passages, et j’avoue ne pas avoir compris où l’auteur voulait en venir.

Le récit se concentre sur trois personnages : Tim, Jane, sa femme et Becka, leur fille unique. Tim est associé dans un prestigieux cabinet d’avocat, Jane est agent immobilier, et leur fille, gothique, se lance dans la chanson. Les crises de marche forcée de Tim ponctuent leur existence.

J’ai eu une sensation de vide en lisant ce livre. Tim est si concentré sur ses crises que plus rien n’existe pour lui à ce moment-là. Le schéma narratif se répète sans arrêt : la crise, l’épuisement, le sauvetage par Jane, jusqu’au moment de la rupture avec son métier, sa maison, après la seconde partie du roman. Cette composition circulaire se répète alors à plus grande échelle : les périodes de crise alternent avec les périodes de rémission, non racontées (ou si peu). Même les retours en arrière servent à narrer les crises précédentes, et la fin du roman ne sera jamais que la réalisation des histoires que Tim inventait pour masquer sa maladie. La chronologie n'est pas non plus facile à suivre, tant il est difficile de chiffrer la durée des périodes de crise. Seule la longue rémission médiane (quatre ans) est vraiment identifiable.

 

 L’histoire nous est le plus souvent racontée de son point de vue  et il devient de plus en plus difficile de distinguer ce qui est réel de ce qu’il imagine – les hallucinations, jamais nommées en tant que telles, s’intensifient dans les trois dernières parties.

 

Le pied mécanique m’apparut alors comme le roman du triomphe de l’inconscient sur le corps, de l’indifférence sur l’amour et le devoir, la défaite de la science. Les médecins sont incapables de nommer la maladie ou de trouver un traitement autre que la camisole chimique ou la camisole physique. Tim ne fait attention à rien ni personne, l’amour de Jane est impuissant à le ramener à la maison et à la raison, la naissance de son petit-fils l’indiffère. Les dialogues sont rares, ce sont plutôt deux monologues juxtaposés, où plus personne n’écoute l’autre. Lors des fugues, la fonction de la parole est encore plus réduites : paroles injonctives, pour tous ceux qui délogent Tim ou cherchent à lui venir en aide, automatisme pour les vendeurs. Le seul avantage de Tim par rapport aux vagabonds qu’il croise est qu’il a toujours un refuge et un amour. La vie de Jane, son épouse, se limite à faire son travail et à chercher son mari. Le bref refuge qu’elle trouvera dans l’alcool paraît presque classique au sein de ce récit, tout comme les périodes où sa fille veillera sur elle et sur son père, devenant presque la mère de ses parents. Jane et Tim ne se définissent que l’un par rapport à l’autre, l’existence de l’un sans l’autre n’a plus de sens.

 

Le pied mécaniqueest un étrange roman, difficile à classer, fable, récit d'anticipation. J'ai hâte de lire d'autres avis à son sujet.

 

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Challenge rentrée littéraire chez Hérisson

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 17:40

422363030.jpgédition Le livre de poche - 224 pages

 

Mon avis :

 

Je termine le challenge des Nobel 2010-2011 avec ce roman que j'ai beaucoup apprécié. Le vagabond qui joue en sourdine est le narrateur. Il nous raconte l'histoire qu'il vit et observe, de son point de vue de simple domestique, ancien vagabond qui le redeviendra une fois la parenthèse refermée, sans amertume aucune.

 

L'intrigue est simple, en apparence : Knut revient, six ans après, au domaine où il a travaillé. Il a été épris de l'épouse du capitaine, maître des lieux, amour qui est bien sûr passé inaperçu : il n'était qu'un domestique. J'aimerai dire qu'en six ans rien n'a changé, ce serait faux. Le domaine partirait à vau l'eau sans l'acharnement des domestiques. La vie est rythmée par les saisons qui abîment les bâtiments et ramènent invariablement les mêmes travaux des champs ou des forêts. Le capitaine ne se préoccupe plus que des réceptions qu'il donne et des invités qu'il reçoit. Il délaisse sa femme, madame Falkenberg, qui joue du piano et a trois servantes pour elle seule. Ils n'ont pas d'enfants. Le narrateur y voit la cause de cet abandon dans lequel le capitaine laisse son domaine, tout en délaissant d'autant son régiment. Knut observe les intrigues amoureuses qui se nouent, les mensonges, les faux-semblants. Des couples se forment, d'autres se séparent.

 

Deux mondes s'opposent, bien forcés pourtant de cohabiter : les maîtres, les domestiques. Si les maîtres ont tout pouvoir et font preuve souvent de légèreté envers leurs employés, qu'ils renvoient pouir réembaucher aussitôt ou rétribuer avec négligence, les domestiques espionnent et s'espionnent, jalousent, se jalousent, toujours sous la menace d'une renvoi au gré des caprices de madame. Ils ont le tort de connaître des secrets inavoués, surpris ou confiés par leurs maîtres.

 

J'ai ressenti une curieuse modernité dans les décisions de madame : sa vie amoureuse, bien qu'elle soit mariée, est assez mouvementée. Elle la vit pourtant avec la bénédiction de ses parents. Pourtant, les femmes sont loin d'être privilégiées dans ce roman, et le regard des domestiques (encore eux) est sans appel : nous glissons lentement mais sûrement vers la tragédie. Elle était déjà présente, pourtant, y compris dans les descriptions (sublimes) des paysages. Elle était là, en sourdine.  

 

Roman délicat, Un vagabond joue en sourdine m'a rappelé les plus belles pages de Tchekhov. Grâce au challenge des Nobel, j'ai à nouveau fait une très belle découverte littéraire.  

 

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 Une nouvelle participation au Challenge des notes et des mots   dc3a9fi-scandinavie-blanche

 

Une belle découverte pour la Norvège

Ma dixième participation au challenge des Nbel.

Challenge Nobel

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 09:23

j-aime.jpg

sur une idée de Miss Alfie

J'aime :

 

- son Altesse royale et les princesses vont bien. Même, les princesses ont ouvert les yeux. Moralité : elles ont le regard de leur père (c'est à dire, un oeil plus petit que l'autre).

- recevoir en avant-première, grâce à Guillaume Lebeau et aux éditions Rageot, le tome 2 de la Saga de Sakari. Merci beaucoup pour ce geste.

- inscrire mes élèves aux concours des Dévoreurs de livres pour la cession 2011-2012.

 

Je n'aime pas :

 

- prises d'otage, enlèvement, meurtres sordides, plus envie de regarder les infos.

- prendre rdv chez le vétérinaire pour Nunzi la semaine prochaine. Ce n'est plus un dossier qu'elle a, mais une encyclopédie.

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 20:25

arton26265-4c65b.jpgCirconstance de lecture :

 

J'ai acheté le livre ce matin chez mon bouquiniste préféré. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

 

Mon avis :

 

J'ai lu beaucoup d'avis sur ce livre sur le net, souvent positif et émanant aussi souvent de femmes qui ont déjà des enfants. J'étais donc curieuse de le lire, moi qui n'ai pas d'enfants et n'en aurais peut-être pas.

 

Ce qui m'a surpris est l'acuité avec laquelle elle parle à cet enfant qui pourtant n'existera jamais, à quel point elle semble tout avoir envisagé de son avenir virtuel et de ce qu'il aurait été, de ce qu'il aurait changé dans sa vie et celle de S., son compagnon qui l'accusait de frustrer ses désirs de paternité (j'avoue ne jamais penser à l'enfant que je n'ai pas, je trouve juste dommage, si je n'ai pas d'enfants, de ne pas lui transmettre tout ce qui m'a été donné par les mien(ne)s). Bien sûr, certains arguments pour la convaincre de devenir mère sont rebattus - comme si avoir un enfant apportait la stabilité personnelle et professionnelle, comme si, finalement, avoir un enfant rendait adulte.

 

Linda Lê récuse aussi des clichés : écrire n'est pas enfanter. Elle revient aussi, profondément, sur l'absence d'affection qui a marqué sa jeunesse, sur le traditionnalisme de sa mère (je n'ose dire "machisme") et sa dureté à l'égard de ses filles. Sur sa solitude, aussi, sa peur de reproduire le schéma maternelle ou de se placer dans l'excès inverse.

 

A l'enfant que je n'aurai pas est un texte très travaillé mais aussi très émouvant, un texte court qui dit l'essentiel, bref, ce texte est une des belles rencontre de la rentrée littéraire.

 

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Challenge rentrée littéraire chez Hérisson

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