éditions France Loisirs - 360 pages.
Circonstance de lecture :
Lecture commune avec Syl
Quatrième de couverture :
1907, Saint-Pétersbourg. Le danger menace Natalia et sa famille : Volodia s'est échappé de son asile. Sa folie n'a plus de
limite, il est prête à tout pour retoruver sa fortune et, surtout, se venger de son ennemi juré, Stepan.
Mais le jeune compositeur est loin. Parti en Amérique, tentant en vain de reconstruire sa vie.
Le destin dirige les pas de l'homme.
Ceux de Stepan le guident encore et toujours vers Terre-Noire.
Mon avis :
La trilogie se termine avec Les héritiers du secret. La nouvelle génération arrive sur le devant de la scène :
Tatiana, qui préfère utiliser son diminutif, Tanya, à 18 ans, est encore plus volontaire et animée d’un esprit de changement que sa mère au même âge. Elle a l’avantage d’être l’aînée, mais son
frère présente déjà des troubles du comportement, une immaturité qui le font étrangement ressembler à son oncle : tous deux ont manqué d’un père dans leur jeunesse.
La Russie a changé depuis 1891, et le tsar me fait étrangement penser à Louis XVI : même ancêtre à l’autorité écrasante,
même caractère influençable. La maladie de son fils, le tsarévitch Alexis, le rend d’autant plus vulnérable puisque tous les espoirs reposent sur lui.
Je ne m’attendais pas vraiment à la présence de Raspoutine dans le cadre de l’intrigue - il faut dire que je connais mal
l’historie de la Russie et que je ne savais pas à quel moment Raspoutine étendait son influence sur la cour impériale. S’il n’est pas le héros du roman, il est du moins le héros de
Volodia.
La vengeance est encore le thème de ce troisième volume, si ce n’est que le désir de vengeance de Volodia n’a rien de
légitime. Enfermé dans un asile depuis plus de quinze ans, il alterne apathie et violence aigüe. L’asile est dans un délabrement inouï - l’argent manque cruellement, comme il manque partout en
Russie pour toutes les choses essentielles. Il ne parvient encore à fonctionner que grâce au dévouement du docteur Antipov et à la générosité de Natalia. Bien qu’elle n’éprouve plus rien pour son
frère, son sens du devoir est suffisamment aigu pour qu’elle ne l’abandonne à son sort. Le désir de vengeance de Volodia est suffisamment aigu pour qu’il veuille faire payer à sa sœur, à sa nièce
et à Stepan tout et n’importe quoi.
J’ai comparé, dans un commentaire, ce roman à la trilogie marseillaise, parce que, comme Marius et Fanny, il leur aura
fallu attendre des années pour se retrouver, et que la jeune génération (Césariot d’un côté, Tanya de l’autre) n’est pas pour rien dans ces retrouvailles. Comme Marius ou comme le fils de
Mercedes dans Le comte de Monte-Cristo, Mischa, le fils de Natalia, prendra la mer.
Stepan est devenu encore plus impressionnant que dans le précédent volume, son feu intérieur l’a entièrement consumé. Il
croit au destin, il ne croit pas à la psychanalyse naissante ni à ce docteur Freud qui exerce à Vienne et qui, dit-on, pourrait guérir la paralysie de son bras droit. Son but est simple et juste
: protéger la femme qu’il a toujours aimée et ses enfants, peu importe les dangers encourus. Les péripéties ne manquent pas dans ce dernier volume, jusqu’au dénouement.
Je n’apporterai qu’un léger bémol : je n’aime pas les personnages morts qui ressuscitent inopinément. Néanmoins, comme
Marius et Fanny, Stepan et Natalia ont bien le droit d'être enfin heureux.
Ma cinquième participation au Challenge Vie de Chateau.
La lecture de
ce livre valide ma première participation au Challenge Psy organisé par the book addictes.