Titre : A la folle jeunesse.
Auteur : Ann Scott.
Editeur : Julliard.
Nombre de pages : 150.
Quatrième de couverture :
Au fil d’une journée où se croisent ceux qu’on a trop aimés ou pas assez, un passé resurgit et se déconstruit peu à peu. À la folle jeunesse exprime, avec le plus de sincérité possible, les plus gros mensonges. Et inversement.
Mon avis :
Encore un roman que j'ai acheté "par hasard", et que j'ai lu, au cours d'une de ses journées où le froid, la neige, le gel ne me donnait guère envie de sortir de chez moi. Il m'importe peu de savoir quelle part est inventée, et quelle part est imaginaire : ce livre est appelé "roman" et je vais donc le considérer comme tel. Ll’Ann Scott du livre est un personnage, tout ce qu’elle fait dans le livre est vrai - dans les limites du livre. Du faux pour de vrai.
Ann, l'héroïne, a quarante ans, et est amenée à dresser le bilan de sa vie, parce qu'elle a quarante ans, parce que cela se fait. Elle a deux amies, très proches, peut-être plus que des amies, Marie et Stella, une amante aussi, Shannon, avec laquelle elle vient de rompre. Elle a connu un gros succès littéraire dix ans plus tôt. Elle égraine les souvenirs de cette décennie, de ce tourbillon plutôt qui les ont emportés, elle et ses proches. Elle m’a parue touchante, cette jeune quarantenaire. Que lui reste-t-il ? Des souvenirs de fêtes, des rituels mis en place avec ses amies, des amours fugaces et évanouis, des livres, ceux qu’elle a écrit et dont elle n’est pas entièrement satisfaite, sur les attentes qu’elle a suscitées et qu’elle n’a pu ni su satisfaire. Posture de l’écrivain ? Peu me chaut. J’ai été sensible à la fragile lucidité de son personnage.
Ann Scott cite Brent Easton Ellis, et A la folle jeunesse n’est pas sans me rappeler Suite(s) impérial(e) et son héros, Clay, qui constate l‘évolution (ou l’absence d’évolution) des personnes qui faisaient partie de son univers. Ann constate surtout les morts. Violentes la plupart du temps. Mourir avant quarante ans est souvent mourir de façon brutale, et sa génération n’a pas été épargnée.
Curieusement, j’ai aussi pensé à Plage de Marie Sizun, non parce que les deux héroïnes portent le même prénom, mais parce qu’elles sont amenées à reconsidérer leurs relations avec leurs parents maintenant qu’elles ont mûri. D’ailleurs, A la folle jeunesse se ferme sur une renaissance inattendue et sur un bonheur, possible.
Quarante ans, l’âge adulte ?