éditions de l'Olivier - 210 pages.
Mon résumé :
Jérôme est désemparé : sa fille Marina, lycéenne, vient de perdre son amoureux Armand et la jeune fille est inconsolable. Appeler sa mère ? Paula vient, mais elle n'est guère maternelle. Peu à peu, Jérôme s'interroge sur son passé : trouvé dans une forêt à l'âge de trois ans, il ne connaît rien de ses origines, pas plus que de celles de ses parents adoptifs.
Mon avis :
Deuxième essai avec Agnès Desarthe, et deuxième échec. J'ai pourtant lu le livre jusqu'au bout, afin de connaître le secret des origines de Jérôme et il est vrai que ce secret est bouleversant. Mais (et le mais est énorme), cette quête des origines est noyée par d'autres thèmes, des déroulements secondaires, qui parfois tournent court (l'affaire Clémentine) et des péripéties que j'ai jugé naïves ou inutiles (le personnages de Vilno Smith). Tout ressenti est personnel et le fait que j'ai été confontrée tôt à la perte d'un proche (comme ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère avant moi) et que je travaille avec des adolescents plus matures que Marina a influencé très certainement mon jugement.
Ce qui m'a géné aussi est que tout est raconté de manière indirecte. Le deuil de Marina ? Il est vu par son père, qui ne sait comment s'y prendre. Ce n'est qu'à la fin que nous aurons son témoignage - écrit, donc encore indirect. Telle une enquête de police, les pièces d'archives s'accumulent pour retrouver les origines de Jérôme mais elles sont retrouvées par le policier gay à la retraite qui s'est pris d'amitié pour lui. Jérôme n'est pas touché directement par ses écrits si réalistes. Je ne dis pas qu'il n'éprouvait pas le besoin de savoir. Ses escapades en forêt symbolisent son besoin de savoir, tout en restant concrètes (il "creuse" la terre). Il a ressenti le besoin d'imaginer ses origines et pourtant, je ne saurai lui donner tort lorsqu'il dit que l'histoire d'Annette et de son mari n'est pas son histoire.
Un personnage pourtant mérite le détour, celui de Rosy, la meilleure amie de Marina. Elle sait s'y prendre, d'instinct pourrai-je dire. La mal-aimée de sa famille cache sous son physique hors-norme (et non ingrat, à ne pas confondre) des trésors de douceur et d'altruisme.