éditions Pocket - 404 pages.
Une lecture commune avec Syl du blog thé, lecture et macarons et lasardine (laronde des post-it) Si j'ai réussi à insérer les liens correctement, vous pourrez acceder à leur billet en cliquant sur le pseudo.
Mon résumé :
Nous sommes en janvier. Elias, un jeune garçon, est retrouvé poignardé au pied de son immeuble. Erlendur, qui enquêtait jusque là sur la disparition inquiétante d'une jeune femme, est chargé de l'enquête.
Mon avis :
Dure enquête que celle qui est confiée au commissaire Erlendur : l'assassinat d'un enfant. Pour une fois, je n'ai pas eu cette impression de lenteur, même si fort peu de temps s'est écoulé dans les cent premières pages; Erlendur, Elinborg, Sigurdur Oli ne cessent d'enquêter et d'interroger les membres de la famille, les voisins, les camarades de classe, les professeurs, de suivre toutes les pistes (celle du voisin récidiviste et pédophile en particulier) et d'écouter toutes les doléances, mettant ainsi à nu les dysfonctionnements de la société islandaise.
Indridason reprend les thèmes qui lui sont chers : les disparitions inexpliquées et parfaitement admises dans la conscience populaire islandaise et l'enfance maltraitée. La protection de l'enfance ne semble guère avoir évoluée en trente ans, rien ne paraît être réellement mis en oeuvre pour sauver tous ses gamins laissés-pour-compte qu'ont croisé les enquêteurs au cours de ce récit.
Cette fois-ci, Indridason ne nous plonge pas dans le passé de l'Islande, il interroge plutôt son présent, sa capacité à évoluer et sa place dans le monde contemporain. Il montre le racisme quotidien, banal, quasi-ordinaire. Il montre aussi la haine la plus profonde envers l'étranger, terrifiante parce qu'elle n'avance même pas masquée. Surtout, là non plus, rien n'est réellement fait pour lutter contre elle et ses conséquences dramatiques - comme si elles pouvaient être autrement.
En revanche, il est toujours prêt à explorer le passé d'Erlendur. Si ses relations avec ses enfants restent tendues, c'est aussi parce que la disparition de Bergur, son frère, est une plaie ouverte, une souffrance qu'il ne cesse de s'infliger et qu'il ne veut partager avec personne.
Je ne peux pourtant m'empêcher de ressentir une certaine déception, que je n'avais pas éprouvée pour les trois premiers volumes de la série. J'ai trouvé que le dénouement était trop précipité, comme un deux ex machina antique. De même, j'ai trouvé que certaines péripéties tenaient plus des grosses ficelles, bien connues et déjà très utilisées, plutôt que de la finesse à laquelle Indridason m'avait habituée. Une, c'est excusable, deux, c'est trop.
J'aurai aimé retrouver dans cette lecture le plaisir que j'ai eu en lisant les trois premiers tomes. Cette impression en demi-teinte ne m'empêchera pas de poursuivre avec Hypothermie.
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