Editions
Métailié - 296 pages.
Quatrième de couverture :
Un soir d'automne. Maria est retrouvée pendue dans son chalet d'été sur les bords du lac de Thingvellir. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard,
Erlendur reçoit la visite d'une amie de cette femme qui lui affirme que ce n'était pas "le genre" de Maria de se suicider et qui lui remet une cassette contenant l'enregistrement d'une séance
chez un médium que Maria était allée consulter pour entrer en contact dans l'au-delà avec sa mère. Celle-ci lui avait promis de lui envoyer un signe. Au pays du fantastique et des fantômes, aussi
dubitatif que réticent, le commissaire Erlendur, troublé par l'audition de la cassette, se sent obligé de reprendre l'enquête à l'insu de tous. II découvre que l'époux de Maria n'est pas aussi
fiable qu'il en a l'air et ses investigations sur l'enfance de la suicidée, ses relations avec une mère étouffante vont le mener sur des voies inattendues semées de secrets et de douleur. Obsédé
par le deuil et la disparition, harcelé par les frustrations de ses enfants, sceptique devant les croyances islandaises, bourru au coeur tendre, le commissaire Erlendur poursuit sa recherche sur
lui-même et rafle tous les suffrages des lecteurs.
Circonstances de lecture :
Nous poursuivons, avec Syl et Lasardine (la ronde des post-it) la lecture des enquêtes du commissaire Erlendur. Je les remercie d'avoir décalé le billet, prévu initialement le 5 septembre. J'ai été ravie de retrouver le commissaire Erlendur, après ses deux mois de vacances passées loin du polar islandais.
Mon avis :
Vous n'aimez pas le commissaire Erlendur ? Tant pis. Pour vous.
Erlendur est véritablement le centre de ce roman, qui n'existe que par sa volonté. C'est comme si, après sept enquêtes (deux ne sont toujours pas traduites en français), il avait enfin le droit de trouver un peu d'apaisement, notamment dans sa vie de famille.
Ses deux adjoints n'apparaissent quasiment pas, tant il est vrai que cette enquête n'existe que par la volonté d'Erlendur. Sigurdur Oli a une élégante grippe, Elinborg cache à peine sa désapprobation devant l'obstination du commissaire. En effet, Maria s'est sui-ci-dée. Qu'est-ce que cette tête de mule ne comprend pas dans cette phrase ?
Tout, justement. Erlendur n'a pas cette intuition chère aux romans policiers mal fagottés. Il est - toujours - profondément humaniste. C'est parce qu'il est capable d'empathie, lui qui se reproche toujours la disparition de son frère, qu'il essaie encore de résoudre une affaire vieille de trente ans, afin de procurer au père du disparu l'apaisement que ses parents n'ont pas connu. Pugnace, il ne lâchera rien, ayant toujours une main de fer dans un gant de velours - et son apparence débonnaire joue aussi en sa faveur.
Bref, j'ai adoré cet opus et je n'ai qu'une envie : lire le suivant !