Titre : Irlande, nuit froide.
Auteur : Deirdre Madden.
Editeur : 10/18.
Nombre de pages : 278 (dont six pages de notes).
Quatrième de couverture :
«A travers l’histoire de quatre femmes – une mère, Emily, et ses trois filles, Cate l’élégante journaliste, Helen, l’avocate austère et Sally, l’institutrice discrète et réservée – à travers
l’histoire de leurs relations et, au-delà, de leur famille et des drames qui l’ont endeuillée, Deidre Madden évoque l’Irlande om la mort semble frapper aveuglément, atteindre plus
d’innocents que de coupables, et se mer dans les famille des blessures incurables. […] Deirdre Madden, dans ce roman sombre et fragile, exprime surtout, semble-t-il son ambivalence déchirante à
l’égard de son pays natal auquel elle voue une immense tendresse, mais dont elle hait l’histoire sanglante et incompréhensible qui interdit d’inventer l’avenir.» Louise L. Lambrichs, La
Croix.
Circonstance de lecture :
J'avais repéré ce livre il y a une dizaine d'années, puis, comme je n'avais pu me le procurer, je l'avais un peu oublié. C'est à l'occasion de la lecture commune de janvier/ février 2010 du forum
Partage-lecture que j'ai repensé à ce livre et me le suis procurée. Je ne regrette pas du tout cette lecture, je regrette simplement de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Mon avis :
Ce roman est composé de quatorze chapitres : les chapitres impairs se déroulent en 1994, le récit dure une semaine et respectent l’ordre chronologique (ils portent le nom des jours de la semaine), les chapitres pairs reviennent sur la jeunesse des trois sœurs, et racontent des souvenirs marquants de leur enfance. Les points de vue des trois sœurs et de leur mère alternent. Du coup, le lecteur s’aperçoit à quel point elles se connaissent mal les unes les autres, tout en restant pourtant indéfectiblement unies.
La famille est au cœur de ce roman. D’un côté, la famille Quinn est composé de trois frères, Charlie, Brian et Peter. Peu importe ce que chaque membre de cette famille fait (ou pas) : leurs
relations sont tendres, affectueuses, chacun est assuré du soutien indéfectible des autres, mais aussi de sa franchise. Charlie, le père des trois sœurs, est sans doute le personnage le plus
important du roman : il n’a beau n’être qu’un simple fermier (aux yeux de sa belle-mère), il a des qualités humaines rares : tolérance, générosité, disponibilité. De l’autre côté, nous trouvons
la famille de mamie Kelly, rigide, méprisante, d’une neutralité presque écoeurante dans le conflit, incapable d’affection. Les liens semblent impossibles à créer entre les deux camps, et tout le
tact, la persévérance de Charlie ne pourront pas réconcilier la mère et sa fille.
En même temps que les trois fillettes grandissent, nous découvrons les étapes du conflit en Irlande du Nord. Pas de résignation, pas de neutralité, les gamines sont
impliquées très tôt dans le conflit, puisqu’elles connaissent les lieux, les personnes qui sont victimes ou complices (ou parfois les deux). Nous allons avoir le point de vue sur le conflit de
l’aînée, Helen, et celui de sa cadette, Cate. Si Sally, la plus jeune, a moins d’importance, c’est aussi parce que sa mère se l’est totalement accaparée : elle est institutrice, comme sa mère,
elle n’a pas quitté son village natal, elle ne semble pas avoir de vie privée, en dehors du temps qu’elle consacre à sa mère et elle ne sait pas comment se sortir de cette situation, et de son
pays natal.
Irlande, nuit froide, est un roman bouleversant et tragique sur le conflit en Irlande du Nord et surtout sur l'amour filial. Ce livre est mon
premier coup de coeur de l'année 2010.
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