édition 10/18 - 220
pages.
Mon résumé :
L'inspecteur Beck est heureux : après une affaire rondement mené, il va pouvoir partir en vacances avec sa femme et ses enfants, dans une villa tranquille. Las ! Il est contacté par son supérieur, le divisionnaire Hammar, au sujet d'une affaire importante. Un journaliste suédois est porté disparu en Hongrie depuis deux semaines. Il est le seul à pouvoir mener l'enquête à bien. Martin Beck reprend donc du service, en Suède, puis en Hongrie.
Mon avis :
Ce roman date de 1966, et est le deuxième d'une série de dix, mettant en scène l'inspecteur Martin Beck. Voilà pour l'aspect technique. Maintenant, j'ai été
soulagée de découvrir un policier sans problème particulier. Il est marié, deux enfants, son mariage est relativement heureux, il ne boit pas outre mesure mais fume fréquemment : pas de soucis
(nous sommes dans les années 60), mais je pense qu'il serait difficile, à une époque où le "politiquement correct" domine, d'écrire un récit où policiers et témoins fument en
abondance. Son co-équipier
est un jeune marié amoureux et désireux de fonder un foyer : pas de soucis de ce côté-là non plus.
Le début du roman est explosif. Tout de suite, nous sommes dans le vif du sujet, le quotidien d'une équipe d'enquêteur dans un pays paisible et tranquille, dans lequel un ami peut en frapper un autre à mort sans remords. L'enquête est rondement menée, puis le récit marque une courte pause, avec cet espoir de vacances qui s'évanouit, et Martin repart, non par obéissance à ses chefs, mais parce qu'au fond, son métier est sa passion. Que cache la disparition de ce journaliste admirable, dans un des pays du bloc de l'Est ? Les clichés, hérités des films et autres séries télévisées, viennent immédiatement à l'esprit, j'ai pensé à un enlèvement, un emprisonnement, voire pire si Alf Matsson avait mis la main sur une affaire brûlante.
Le travail du policier nous est montré, lent, minutieux, d'autant plus difficile de Beck n'enquête pas officiellement. Il n'a que peu d'éléments, et ce peu d'éléments semble ne le mener nulle part. Il a cependant la chance de rencontrer son homologue hongrois, avec lequel il partage des points communs : lui aussi est marié, lui aussi mène une vie ordinaire et tranquille, lui aussi est intègre et efficace. Tous les deux vont aller au-delà des apparences (et au-delà des clichés) et montrer qui était réellement le vaillant journaliste disparu. De là à dire qu' un pays aussi tranquille que la Suède cache sans doute bien des choses sous sa tranquillité et sa prospérité, il y a un pas que les romanciers nous invitent à franchir.
Ces derniers mois sont riches en belles découvertes, j'espère pouvoir approfondir rapidement ma connaissance de ces auteurs.