éditions Cambourakis - 268 pages.
Quatrième de couverture :
Publiées dans les années 1970, ces onze histoires ont pour cadre un Tokyo en pleine mutation urbain et sociale. l'évolution des moeurs bouscule le mode de vie traditionnel : avec subtilité, drôlerie, crudité parfois, Matsumato dessine le portrait d'une génération oscillant entre insouciance et désarroi.
Couples atypiques, amours bancales, désirs inavoués inassouvis : les destins individuels s'entrecroisent et forment ce tableau à la fois nostaligiques et plein de charme, un témoignage passionnant sur la sensibilité d'une époque.
Mon avis :
J'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, sans doute parce que lisais un manga pour la première fois. Il m'a fallu deux histoires pour m'habituer au sens de lecture, pas tant à cause des dialogues que des très nombreuses onomatopées et autres bruitages, traduits sous les vignettes. Après ce temps d'adaptation, j'ai lu le recueil d'une traite.
J'ai découvert au long de ses onze récits un Japon méconnu, des métiers que j'ignorais. La vie est précaire, plus encore pour la jeune génération, coincée entre les traditions, toujours en vigeur, de leurs aînés (la possibilité d'un mariage est souvent évoquée), et la modernité. Trouver un travail, un logement, n'est pas toujours facile.
Les défis à relever sont nombreux : les hommes mariés se doivent d'être à la hauteur, financièrement et sexuellement , les célibataires n'osent pas faire le premier pas et souvent le regrettent. Les femmes sont plus courageuses, plus déterminées à améliorer leur vie (le refus du gentil fiancé présenté par la famille, le travail), à assumer leur désir (quiite à plaquer mari et enfants pour épouser un riche mari) ou à surmonter les épreuves qu'elles subissent (fausse couche, avortement).
Les dessins participent à cette opposition entre tradition et modernité, montrant d'un côté les intérieurs traditionnels, de l'autre Tokyo en pleine transofarmation. La sexualité est montrée sans détour, pourtant à aucun moment je ne me suis sentie choquée : n'est-ce pas une partie de la vie de ces personnages, si réalistes ?
Merci aux éditions Cambourakis, à Babelio et à sa masse critique spéciale Bande dessinée de m'avoir permis de découvrir ce genre littéraire et cet auteur.