Titre : La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca.
Auteur : Pierre Gripari.
Editeur : Folio Junior.
Nombre de pages : 120.
Quatrième de couverture :
Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois une rue Broca. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un Monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Bachir. Il était une fis une petite fille. Et c’est ainsi que dans ce livre, vous allez faire la connaissance d’une sorcière, d’un géant, d’une paire de chaussures, de Scoubidou, la poupée voyageuse, d’une fée, et que vous saurez enfin la véritable histoire de Lustucru et de la mère Michel.
Mon avis :
Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n’avais jamais lu Les contes de la rue Broca dans leur intégralité. Le défi Monsieur/Madame, crée par Latite, a été pour moi l’occasion de le découvrir.
Cette œuvre est formée de sept contes, qui ne se contentent pas de moderniser les thèmes des contes d’antant, il crée une œuvre originale.
La sorcière de la rue Mouffetard est une variation sur le thème de la quête et de la métamorphose, si ce n’est que l’héroïne de ce conte n’est pas une douce jeune fille, mais une authentique sorcière. Sa mission échoue car son héroïne n’est pas tout droit sortie d’un conte de fée. Ancrée dans la vie réelle, Nadia est une enfant sage et intelligente, obéissante (qualités qui lui seraient aussi très utile dans un conte de fée traditionnel).
Le géant aux chaussettes rouges est un conte drôle et émouvant. Bon géant et non pas ogre maléfique, le héros de ce conte surmonte un à un tous les obnstacles pour obtenir ce qu'il désire et ainsi aider celle qu'il aime.
La paire de chaussures revisite le thème des objets magiques, si ce n'est qu'ils n'ont pas de pouvoirs particuliers. Parfaitement anthropomorphisé, ils vont devoir surmonter maints obstacles avant de pouvoir être réunis. L'imagination de l'enfance s'oppose ainsi dans ce conte au pragmatisme des adultes.
Scoubidou est le conte que j'ai le moins apprécié. Il montre les aspects sombres de l'être humain (égoïsme, cupidité) et la poupée magique, altruiste et généreuse, a bien besoin de ces qualités pour se tirer des dangers qu'elle affronte. De même, je n'ai guère aimé Histoire de Lustucru, bien que cette Histoire de France revisité a des aspects hilarants.
La fée du robinet m'a rappelé un conte traditionnel polonais. Si la fée est une fée authentique, accomplissant sa mission avec zèle, sa méconnaissance du monde moderne lui fait commettre bien des erreurs. Les commentaires du narrateur., subtilement ironique, sont particulièrement réjouissants.
Avec La sorcière du placard aux balais, la boucle est bouclée, et la sorcière se retrouve définitivement hors d'état de nuire. Tel l'épouse de Barbe-Bleue, le héros de ce conte est incapable de respecter un interdit. Il n'en reste pas moins fort sympathique, jusque dans ses petites faiblesses.
Cette fois-ci, c'est une madame que j'ai couplé avec Monsieur Rapide, alias Philéas Fogg : madame Magie.
Cette Madame ressemble beaucoup à la poupée Scoubidou : elle ne prévoit pas l'avenir, mais elle aime rendre service. Elle utilise ses pouvoirs pour elle-même, mais aussi pour les autres (n'est-ce pas monsieur Heureux ?) Comme la poupée, elle va en subir les conséquence : je fais néanmois confiance à monsieur Chatouille pour qu'elles soient moins funestes qu'un naufrage.