Titre : Le cadavre dans la voiture rouge.
Auteur : Olafur Haukur Simonarson
Editeur : Points
Nombre de pages : 284
Quatrième de couverture :
Divorcé, chômeur, Jonas accepte un poste d’instituteur dans un petit port perdu au nord de l’Islande. Il espère y mener une vie paisible, loin des homme, mais la réalité s’avère un peu plus lugubre. Sourires hypocrites, intimidations, menaces, tentatives de meurtre… Dans le brouillard islandais, ce lieu supposé être un havre de paix ressemble furieusement à un traquenard.
Mon avis :
Olafur Haukur Simonarson est un dramaturge reconnu en Islande, un romancier, pour adulte et pour enfants. Le cadavre dans la voiture rouge a été publié en 1986, il est donc bien antérieur aux œuvres d’Arnaldur Indridason et d’Arni Thorarinsson. Ce roman n’est pas un roman policier, mais un roman noir, très noir.
Jonas est un archétype : divorcé, sans emploi, (un peu) porté sur la boisson, il est exilé dans le nord du pays, (comme Einar, le héros d’Arni Thoriransson) parce que son cousin, qui en a assez de l’avoir à sa charge, lui a trouvé un poste d’instituteur. Si les premiers cours avec ses élèves se déroulent bien (il n’en sera plus guère question), il remarque certains faits qui l’étonnent, trouve (avec justesse) le directeur de l’école antipathique, et se met en tête d’enquêter sur la disparition subite de son prédécesseur.
La structure de ce récit languissant devient alors très répétitive et très ennuyeuse. Jonas questionne, n’obtient que des réponses évasives, quand ses interlocuteurs ne se dérobent ou ne se fâchent, et il se retrouve à chaque fois dans une situation délicate.
La vision de l’Islande donnée par Simonarson est encore plus pessimiste que celle de ses successeurs. D’un côté, les hommes travaillent de manière épuisante, sur la mer ou à la conserverie. Les notables sont mieux lotis : ils magouillent et ne supportent pas l’irruption d’un étranger dans leur village. Quant aux femmes, elles sont soit cloitrées chez elles, soumises à leur mari, soit taxées de folie, sans qu’il soit possible de trancher sur leur santé mentale.
Là réside peut-être l’intérêt de ce roman. Les certitudes sont rares, toute l’intrigue est basée sur les impressions et les intuitions de Jonas. Thorsteinn est-il un fou dangereux, supprimant les prétendants de la femme qu’il aime ou un homme courageux, injustement repoussé ? Maria est-elle une victime ou un bourreau ? La mort de Viggo est-elle accidentelle ? La femme d’Axel est-elle morte de maladie ? Il est difficile de faire la part des rumeurs et de la vérité dans cette communauté coupée du monde et chaque lecteur est libre d’interpréter l’intrigue comme il le souhaite.
Je retournerai prochainement en Islande, mais pas en compagnie de Simonarson.