édition
10/18 - 187 pages.
Quatrième de couverture :
Elle porte le nom d'une fleur, mais Lilla n'a jamais eu le temps d'éclore. Elle a grandi dans l'indifférence de ses parents, trop occupés à soigner les enfants des autres. Lorsque son grand amour réapparaît des années plus tard à Reykjavik, Li décide de commencer à vivre. De remuer la terre souillée de ses souvenirs, depuis les nuits passées avec son frère dans le grenier, ses conversations avec une amie imaginaire, à son mariage raté, pour faire enfin pousser le bonheur. Mais les fljords glacés ne murmurent-ils pas que les chagrins d'amour se transmettent de génération en génération ?
Ce billet marque ma deuxième participation au challenge ludique de Calypso
Mon avis :
Ma lecture de ce roman aurait été très différente si je n'avais pas lu (et pas du tout apprécié) Le voleur de vie. L'écriture est plus apaisée, plus sereine, véritablement sensible et douce. L'héroïne, Lilla, n'a rien de la flamboyance et de l'égocentrisme d'Alda.Elle retrouve parfois les accents poétiques qui éclairaient le dénouement du voleur de vie, sans les excès dus, encore une fois, à la personnalité égocentrique d'Alda.
Lilla n'a jamais été regardée, aimée, protégée, au contraire, elle était négligée, niée. En Islande comme ailleurs, il n'y a pas d'assistante sociale pour les gens aisés, et personne ne se rend compte du délaissement dans lequel LIlla et son frère ont grandi. Qui aurait pu croire que le docteur ne prenait pas soin de ses enfants, elle qui avait un diagnostique si sûr, elle qui a sauvé la vie de tant d'enfants ? Impasse donc. Lilla a grandi dans la dissimulation et, en l'absence d'amie, a dû s'en inventer une. Elle est à la fois extraordinairement active, dans les activités ménagères d'abord, dans son travail ensuite, alors que dans sa vie personnelle, elle est extrêmement passive, cherchant à se fondre dans la masse, à être invisible, quasiment.
L'une des questions majeures de ce roman est celle de la transmission. Que donne-t-on, volontairement ou non, à ses enfants ? Lilla, comme sa mère, travaille dans le milieu médical mais au lieu d'être une brillante doctoresse, elle est une humble infirmière qui accompagne les mourants. Lilla a eu deux filles qui se rapprochent de leur père, comme Lilla s'est rapprochée du sien, mais trop tard pour notre héroîne. Comme sa mère, Lilla n'a pas pu vivre son histoire d'amour avec le jeune homme qu'elle aimait, et, les raisons de la rupture n'étant pas claires, je me suis demandé si Lilla ne s'était pas interdit d'être heureuse et d'être enfin elle-même puisque sa mère n'avait vécu que dans le regret de cet amour, rejetant ainsi ses deux enfants. Le quatrième de couverture l'annonce : le bonheur ne sera pas au rendez-vous. Aurait-il pu l'être en dehors des rêves de Lilla ? Je ne le crois pas.
Le cheval-soleil est un roman en demi-teinte, tendre et sensible. Sa lecture me conforte dans mon goût pour la littérature islandaise.
Huitème participation au défi Scandinavie blanche de Prune.
Dixième participation au défi La plume au féminin organisé par Opaline. .