Titre :Le Cid.
Auteur : Pierre Corneille
Editeur :GF-Flammarion.
Nombre de pages : 189.
Cette édition comprend un dossier qui revient sur la querelle du Cid et qui comporte un groupement de textes sur le duel.
Quatrième de couverture :
"Rodrigue, as-tu du coeur ?" Par cette question,Don Diègue éprouve le courage de son fils avant de lui demander d'affronter en duel le Comte de Gormas, qui l'a giflé.
S'il tue le Comte, Rodrigue sauve son honneur mais perd son amour - la belle Chimène, fille de l'offenseur.
Au moment de sa création, en 1637, l'oeuvre suscite les passions les plus vives. Les rivaux de Corneille attaquent la pièce, dénoncent ses invraisemblances et crient au plagiat. Mais déjà "tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue". Depuis, Le Cid n'a cessé d'être joué.
Mon avis :
J'ai redécouvert le Cid véritablement lorsque je l'ai vu jouer à la Comédie-Française en 2006. Je relis cette oeuvre aujourd'hui, parce que je la fais étudier à mes élèves (ou plutôt j'essaie...), alors pourquoi ne pas l'inclure dans le Challenge Tous au théâtre ?
Tout avait pourtant bien commencé : Chimène et Rodrigue s'aiment, Rodrigue va demander Chimène en mariage, après que le roi a choisi un gouverneur pour son fils. Leur amour et leur avenir sont compromis, à cause de l'orgueil démesuré et du tempérament colérique du comte de Gormas, le père de Chimène. Il n'a pas supporté de ne pas devenir le gouverneur du Prince, donc il humilie son rival, d'abord par ses paroles, ensuite par ses actes. A travers Don Diègue, c'est le roi lui-même qu'il remet en cause. Il n'est pas anodin de constater qu'il est nommé par son titre, alors que Don Diègue l'est par son nom. L'un défie le pouvoir royal, à chacune de ses apparitions, l'autre se soumet aux décisions du roi. Difficile de ne pas voir une transposition de la cour de Louis XIII, et de son indiscipline. Don Fernand, dans des vers d'une grande beauté, rappelle le devoir des rois, et aussi celui de ses sujets, et surtout, le met en application à chacune de ses apparitions. Vous l'aurez compris, il reste mon personnage préféré.
Les duels ponctuent l'action. Les duels sanglants, entre Rodrigue et le Comte, puis entre Rodrigue et Don Sanche. La bienséance interdisait leur représentation ? Qu'à cela ne tienne : nous avons deux superbes joutes verbales d'abord entre le Comte et Don Diègue, ensuite entre le Comte et Rodrigue.
Tout comme Rodrigue a vengé son père, Chimène doit venger le sien - dès qu'elle est libérée du poids de cet honneur trop lourd, elle n'hésite pas à clamer son amour pour Rodrigue, son désespoir face à sa mort supposée et sa haine face à Don Sanche. Pourtant, celui-ci respecte scrupuleusement le même code de l'honneur qu'elle - l'aurait-il respecté s'il ne l'avait pas aimé ?
Tout se terminera presque bien. Mais par quelles épreuves ses deux tout jeunes gens ne seront-ils pas passés, avant de se retrouver ?