Titre : Le fantôme de maître Guillemin.
Auteur : Evelyne Brisou-Pellen.
Editeur : Folio Junior.
Nombre de pages : 175.
Quatrième de couverture :
Pour Martin, l’année 1481 va être une année terrible. Il n’a que douze ans et vient d’arriver à l’université de Nantes. Au collège Saint-Jean, où il est hébergé, règne une atmosphère étrange. On raconte que le fantôme de maître Guillemin hante les lieux. Un soir, Martin est jeté dans les escaliers par deux étudiants plus âgés et jamloux. Mais, le lendemain, l’un d’eux est retrouvé assassiné.
Mon avis :
Voici un roman médiéval d’Evelyne Brisou-Pellen qui ne met pas en scène Garin Trousseboeuf, son personnage fétiche. Martin, le héros, est un jeune garçon surdoué, qui poursuit ses études à Nantes. Pauvre, sans famille (il a été abandonné bébé et ce fait l’obsède), sans soutien (maître Geoffroy, docteur de l’université d’Angers, a dû fuir la ville et l’a envoyé à Nantes pour le protéger du scandale), il est en butte aux bizutages des autres étudiants, plus âgés, riches, et costauds. Il souhaite alors la mort de ses persécuteurs. Aussi se sent-il coupable quand l’un d’entre eux est retrouvé mort.
Contrairement à Garin, Martin n’est pas très débrouillard. Ol n’enquête pas. C’est par hasard qu’il se trouve présent sur les lieux du crime, qu’il découvre un cadavre, ou qu’il est mis en présence d’un indice capital. C’est le hasard toujours qui le fait rencontrer (et innocenter) un des principaux suspects. Néanmoins, Le fantôme de maître Guillemin reste un très bon roman policier. Sa relecture est particulièrement intéressante car elle permet de relever les vraies indications importantes que le lecteur ne fait qu’effleurer lors d’une première lecture et de regarder d’un œil neuf tous les innocents qui ont été suspectés, juste parce que des éléments de leur vie privée les incriminaient, ou qui avaient le tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment.
Roman historique, il mélange le sacré et le profane. La religion régit chaque moment de la vie des protagonistes, influence chacune des décisions prises. Il n’est pas étonnant alors de voir les étudiants se déchaîner en des charivaris parfois violents, trouver un exutoire dans la lutte ou même partir à l’aventure. Le moyen-âge finissant est confronté à la soif de savoir et de découverte qui marquera la Renaissance.
Une petite déception : le fantastique est bien présent, mais pas où le lecteur pouvait l’attendre.