Titre : Le tour du monde en 80
jours.
Auteur : Jules Verne.
Editeur : Le livre de poche.
Nombre de pages :
Quatrième de couverture :
Phileas Fogg, gentleman anglais, parle avec les membres de son club qu’il fera le tour de la terre en 80 jours. Et, aussitôt, le voilà parti, accompagné de son domestique Jean, un Parisien, dit Passepartout. Il devra être revenu à Londres, pour gagner, le samedi 21 décembre 1872 à 20 heures 45 minutes.
Soupçonné d’être l’audacieux voleur de la Banque d’Angleterre, Phileas Fogg va être filé tout au long de ses pérégrinations par le détective Fix qui ne peut cependant pas l’arrêter, le mandant d’amener arrivant toujours trop tard.
Les pays traversés, les multiples aventures, les stratagèmes employés pour contourner les nombreux obstacles, l’activité débordante de Phileas Fogg pour lutter contre le temps en ne se départant jamais de son flegme tout britannique, les personnalités de Passepartout et de l’obstiné Fix, font du Tour du monde en 80 jours un merveilleux roman, l’un des meilleurs de Jules Verne, dont le succès considérable ne s’est jamais démenti depuis sa parution, en 1873.
Mon avis :
Il est à la fois amusant et difficile de rédiger un avis sur ce livre. Amusant, parce que je ne pense pas vous faire découvrir ce livre. Au contraire, je suis prête à parier que nous avons tous, si ce n’est lu, du moins entendu parler de ce roman de Jules Verne. Difficile, car que dire qui n’est pas déjà été dit sur ce célèbre roman ?
Philéas Fogg et Jean Passepartout sont les deux personnages principaux que tout oppose : nationalité, aspect physique, métier, âge, habitude de vie. C’est au moment où Passepartout pense avoir trouvé la stabilité qu’il désire que son maître, le casanier, le ponctuel, le routinier Philéas Fogg, se lance dans une aventure rocambolesque.
Rien ne manque dans ce roman d’aventures, et surtout pas le méchant. Fix, détective privé, est un méchant honnête, puisqu’il est à la fois capable de tenir ses promesses (protéger Mrs Aouda pendant que Fogg va sauver Passepartout) et d’entraver le voyage de nos deux héros.
Il ne manque pas non plus de jeune fille en détresse à sauver. Si ce n’est que la jeune fille en détresse est veuve, a reçu une très bonne éducation, est victime d’une coutume barbare, que Jules Verne dénonce, et se montre d’un courage à toute épreuve, quelles que soient ces épreuves.
Le tour du monde comporte une part d’ombres. Fogg voyage dans les colonies britanniques, quasi exclusivement. De là à voir l’apologie des bienfaits du colonialisme, il n'y a qu'un pas qu'il est facile de franchir. Fogg ne voyage pas, il n'est pas un touriste, il ne cherche pas à découvrir l'autre, il saute d'un moyen de transport à un autre, parfaitement indifférent. Disons-le : Fogg est loin d’être sympathique. Son passé est inconnu, il est seul au monde, il est d’une ponctualité maladive. Son flegme n’est pas loin de l’indifférence. Il ne sauve Mrs Aouda que parce qu'il est en avance sur l'horaire prévu, non parce qu'il s'émeut contre une coutume barbare. "Il la sauve" est un bien grand mot, puisque c'est son domestique qui prend tous les risques. Jean Passepartout est son contraire. Touche à tout, ses imperfections font que le lecteur s’identifient facilement à lui. Il est le roi de la gaffe, dès le début (il oublie d’éteindre la lumière dans sa chambre) et poursuit ses catastrophes, tout autour du monde, tout en restant éminemment sympathique, à cause de son humour, de sa fidélité et de son courage.
Peu à peu, grâce à lui, ce maître s'humanise. A Londres, Fogg laisse entrevoir (entrevoir seulement) son soucis d'autrui. Si Fogg se lance à la recherche de Passepartout, ce n'est plus parce qu'il a le temps. Le temps qui passe n'est plus synonyme de futilité, il est synonyme de vie ou de mort. Fogg n'est plus seul, il a désormais deux personnes dont il se soucie, et c'est pour elles désormais que l'aventure continue.
Si le tour du monde, au-delà de ses très nombreuses adaptations, pas toujours fidèles, remporte encore du succès, c'est parce qu'entre tous les romans de Jules Verne, il mélange le mieux explications scientifiques, aventures et personnages nettement caractérisés. Les illustrations de Hetzel sont à mes yeux indissociables de cette oeuvre.
Un très beau roman, à lire, à relire, à faire découvrir ou à offrir.
Lu dans le cadre du Challenge Monsieur Madame
En effet, Philéas Fogg est un Monsieur rapide (note : la couverture du livre était plus expressive quand j'étais enfant, puisque l'on pouvait voir monsieur Rapide courir.