Titre : Les invités.
Auteur : Pierre Assouline.
Editeur : Folio.
Nombre de pages : 202.
Quatrième de couverture :
Un dîner, de nos jours, dans la grande bourgeoisie parisienne.
Afin de séduire son invité d’honneur - un puissant homme d’affaires étranger - la maîtresse de maison a convié ses amis les plus remarquables. Mais à la dernière minute, l’un d’entre eux se décommande : il n’y a plus que treize convives….
Comme le dîner doit commencer à tout prix, la nouvelle «invitée » est choisie au mépris de la bienséance. Une véritable transgression.
La quatorzième convive devient alors le grain de sable qui fait déraper la soirée. Pour l’émerveillement des uns, pour le désespoir des autres.
Tout dîner est une aventure.
Circonstance de lecture : lecture commune de septembre / octobre du forum Partage-Lecture.
Mon avis :
Rarement un roman n’aura aussi bien porté son titre. Jamais deux mots n’auront eu une signification aussi riches. Sauf que j’ai dû attendre bien longtemps avant de pouvoir la découvrir.
Je tiens à préciser que j’ai passé un agréable moment à lire ce roman, sans doute parce que les circonstances de lecture étaient particulièrement apaisées. J’ajouterai que j’en ai terminé avec les éléments positifs de cette lecture.
Le premier tiers du roman est exclusivement réservé à la présentation des personnages, de manière extrêmement figée. Leur portrait moral et physique est donné une bonne fois pour toute, et ne changera pas. Pour le coup, j’avais l’impression de lire les fameux portraits fixes que j’enseigne à mes élèves, ou de me retrouver dans un roman de Balzac - en beaucoup moins bien. La frontière est bien mince avec la caricature.
Le sarcasme pointait parfois dans cette présentation, ainsi en est-il quand le narrateur aborde le sujet des abus de la chirurgie esthétique. Parfois. J’ai surtout eu l’impression de lire un texte très maniéré, écrit par un chroniqueur mondain qui se veut ironique.
Enfin (soulagement), le dîner commence et l’incident tant attendu survient. Il est banal et prouve davantage l’inconséquence des personnages qu’un réel problème. Bref, nouvelle déception et ennui profond.
Il ne restait plus qu’une possibilité pour le récit, qui en était déjà presque à sa moitié, devienne franchement prenant : la venue de l’invité transgressif. Elle se résumera à une joute mondaine, avec expositions des clichés sur les immigrés et étalage du racisme ordinaire. Au final, (presque) rien n’aura changé.
Un seul personnage trouve grâce à mes yeux, celui de Christina. Elle seule est sincère, sans pour autant être sans gène. Certes, elle est superstitieuse, ce qui peut paraître étonnant pour un tel milieu. Mais, contrairement aux autres invités, elle assume parfaitement sa différence, mettant ainsi encore plus en valeur l'hypocrisie des autres invités