Je poursuis ma semaine nordique avec ce second rendez-vous. Me voici donc en suède avec Les larmes de Tarzan de Katarina Mazetti. Note : mon exemplaire a été dédicacé par l'auteur lors du dernier salon du livre de Paris.
Quatrième de couverture :
Elle, c'est Mariana, mais leur rencontre fut assez fraassante pour qu'il la surnomme Tarzan. Lui, il s'apelle Janne, pour de vrai. Mère célibataire, elle élève seule deux enfants, caresse le souvenir de leur fantasque père évaporé dans la nature et tente de nourrir sa petite famille malgré des fins de mois asphyxiantes. Lui, il roule en Lamborghini, papillonne sans s'engager avec de jeunes femmes forcément cadre, élégantes et dynamiqyes, et déteste que des marmots salissents les sièges en cuir de sa voitrture de sport.
Ces deux-là peuvent-ils s'aimer ? Et si, malgré l'abîme qui les sépare, ils s'attachent l'un à l'autre, sauront-ils vivre une relatio décomplexée qui fera fi des conventions et des barrières sociales ?
Mon avis :
J'avais beaucoup aimé Le mec de la tombe d'à côté, et force est de reconnaître que j'ai eu l'impression de retrouver la même recette dans ce livre : deux êtres que tout oppose se rencontrent et vivent une histoire d'amour chaotique. Non seulement la rencontre entre Mariana et Janne est fracassante, mais ils deviennent très rapidement amants. Leur brève étreinte (très réussie selon les deux protagonistes) paraît devoir rester sans lendemain, car elle se heurte à la réalité. Mariana mérite bien son surnom de Tarzan, car la vie est devenue une jungle pour elle. Il lui faut tous les jours trouver moyen de survivre avec ses enfants. Bella et Billy ne sont pas (trop) malheureux, parce que leur maman fait passer leur bien-être avant le sien et n'hésite pas à sacrifier son bien-être pour qu'ils mènent une vie presque normale. Mère célibataire, elle aime toujours le père de ses enfants, parti deux ans plus tôt. A demi-mot, nous comprenons que cet homme fantasque et brillant souffrait de troubles psychologiques.
Janne fait pâle figure par rapport à elle. Sa naïveté fait sourire au début, puis elle fait grincer des dents : se peut-il vraiment qu'il soit si long à comprendre la situation de Mariana ? Oui. Parce qu'il vit dans un monde dans lequel les profiteurs sont ceux qui vivent des allocations chômages ou parent isolé, où il est fréquent de refuser de payer un repas juste parce qu'un plat ne "convenait pas", où les liaisons sont sans conséquences - Marianna racontera elle-même comment elle s'est retrouvée mère de deux enfants, et l'on ne sait plus s'il faut en rire ou en pleurer.
Comme dans Le mec de la tombe d'à côté, les chapitres alternent le point de vue des narrateurs. Une originalité néanmoins : la parole est parfois donnée à Bella ou Billy, les deux enfants de Mariana. S'ils apprécient les cadeaux de cet homme, qui améliore singulièrement leur quotidien, ils ne sont pas près à ce qu'ils prennent la place de leur père. ils expriment consciemment ce que Marianne ne s'avoue pas : elle ne peut vivre une nouvelle histoire d'amour puisque celle qu'elle vit avec le père de ses enfants n'est pas terminée, à ses yeux.
Dernier point de comparaison avec Le mec de la tombe d'à côté : la fin reste ouverte, il est difficile de savoir comment évoluera leur histoire, qui n'est pas tout à fait d'amour (Si Janne aime Tarzan, Tarzan avoue ne pas aimer Janne, pas encore). Mariana, échaudée par son expérience et ses deux grossesses, voit son avenir avec un réalisme cynique, tandis que Janne se montre presque fleur bleue.
Ce livre aura-t-il une suite lui aussi ? L'avenir nous le dira.