Titre : Les neuf dragons.
Auteur :Mickaël Connelly
Editeur : Seuil.
Nombre de pages : 404
Quatrième de couverture :
Au commissariat de police de Los Angeles, ce genre d'appel anonyme ne surprend personne, et surtout pas Harry Bosch : dépêché depuis peu sur une affaire de meurtre dans le quartier chinois, il soupçonne des activité de racket des triades locales. En raccrochant, il est convaincu d'avoir vu juste. Reste à le prouver....
Mon avis :
J'ai beaucoup entendu parler de Mickaël Connelly, souvent de manière élogieuse, sans avoir jamais lu un seul de ses ouvrages. Ma participation au Jury Babelio/Seuil m'a permis de combler cette lacune policière.
Je sors assez mitigée de cette découverte, et je pense que les fans d'Harry Bosch doivent avoir une autre perception que moi de ce volume car il est plus facile de passer outre les faiblesses d'une série dont on est un fidèle lecteur.
Ce roman policier m'a semblé très classique, j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu des intrigues de ce genre et d'avoir rencontré un héros comme Harry Bosch. S'il n'a pas de problèmes avec la boisson, il n'a pas toujours un grand respect des règles (ou bien il les tord quand elles l'arrangent) et a des soucis avec son coéquipier, devenu trop attaché à son bureau (gros avantage : il maîtrise à merveille la paperasserie). Il est séparé de sa compagne et a une fille (je renonce à compter le nombre de héros de romans policiers qui sont les heureux pères d'une fille unique).
L'enquête paraît simple au début : un vieil homme chinois est assassiné dans sa boutique. De toutes les pistes qui s'offrent à lui, Bosch retient celle d'un racket qui aurait mal tourné. Grâce à cette piste, nous en apprenons plus sur les triades et leur fonctionnement. Je lui rends justice : Bosch est expérimenté, il s'appuie sur sa connaissance du terrain, non sur des intuitions non valides. De même, si son amie Starkey utilise de nouveaux procédés techniques, ceux-ci prennent sens car ils servent à résoudre l'enquête.
Jusqu'ici, vous vous dites que mon commentaire est presque positif, c'est après que ça se gate lorsque, comme par hasard, Bosch reçoit une vidéo : sa fille, qui justement vit à Hong-Kong (le hasard fait mal les choses) est kidnappée. Cet enlèvement aurait pour but de le dissuader de poursuivre son enquête. Mazette : les triades sont vraiment très bien informées, et Harry devient suspicieux (surtout qu'il n'aime guère Chu, avec qui il doit faire équipe. Note : Harry Bosch a beau s'en défendre, la guerre du Vietnam lui a laissé des traumatismes). Le sang de notre héros ne fait qu'un tour, et il devient l'archétype du flic solitaire qui cherche seul la justice à Hong-Kong. Soit. Sauf que les ficelles deviennent vraiment très grosses et très prévisibles. A chaque fois, je me disais : "non, je dois me tromper, cela ne va pas se passer comme ça" et bien si. Sauf qu'Harry Bosch, le super flic, commet des erreurs grossières. Leur seul avantage (si j'ose dire) est qu'elles signalent son passage à Hong-Kong par une hausse du taux de mortalité. Certes, il est possible de les mettre sur le compte de son amour paternel qui l'aveugle : Harry Bosch est près à tout pour sauver Madelaine, il a même failli réussir... plusieurs fois (je n'ai pas compté). Il a également beaucoup de chance : en dépit de ses bourdes (appelons-les ainsi), il a droit au soutien indéfectible du nouveau compagnon de sa femme. Pourquoi ne pas le retrouver lors d'une prochaine enquête ?
Quant au dénouement, il m'a tout simplement fait bondir - et même en disant ceci, j'ai encore l'impression d'en dire trop. En bref, un rendez-vous manqué.