Titre : Les parents terribles.
Auteur :Jean Cocteau.
Editeur : Folio.
Nombre de pages : 179.
Mon résumé :
Yvonne, la quarantaine, est extrêmement inquiète : son fils unique Michel, qu'elle idolâtre, n'est pas rentré de la nuit. Sa soeur Léoa beau la rassurer, rien n'y fait. Et si Michel était tombé amoureux ? Ce sera abominable pour Yvonne, qui ne supporterait pas que son fils lui échappe.
Mon avis :
Je ne connaissais l'oeuvre de Jean Cocteau qu'à travers le film La belle et la bête. Voici donc ma première lecture d'une "poésie de théâtre" de Jean Cocteau.
L'intrigue pourrait de prime abord faire penser à une banale pièce de boulevard : Michel est amoureux de Madelaine, qui est aussi entretenue par Georges, le père de Michel. Le décor lui-même, très réaliste, se raccroche à cet univers : une chambre en désordre, des portes qui claquent sans arrêt. Sauf que Jean Cocteau va se servir de ces codes pour nous raconter une tragédie moderne.
Terribles, ses parents ? Oui, ils méritent bien cet adjectif et forment une curieuse famille. Le père, Georges, est un doux rêveur, il est entièrement dominé par les caprices de sa femme, Yvonne. Diabétique, elle est victime de malaises fréquents, qui lui permettent de maintenir ses proches sous sa coup. Égoïste ? Les faits qui le prouvent sont nombreux. Yvonne et sa famille vivent au crochet de Léo bien qu'elle ait été autrefois la fiancée de Georges, qui lui a préféré sa soeur sans autre forme de procès. Léo est la pièce maîtresse de cette oeuvre. Ces différentrs volte-face sont autant de coups de théâtre qui vont bouleverser l'intrigue et précipiter le dénouement. Michel, le fils, est le personnage principal, parce qu'il est omniprésent. Les personnages parlent de lui, pensent à lui, s'inquiètent pour lui, et savoir qui va s'approprier Michel est l'enjeu majeur de cette pièce.
Le but de ces parents est de ne pas faire entrer d'éléments étrangers, ou du moins incontrôlables, dans leur désordre. Madelaine a beau être une jeune fille entretenue, elle a un travail (elle est relieuse), elle serait très capable de se débrouiller seule. C'est par un chantage sordide, qui n'est pas sans rappeler La dame aux camélias d'Alexandre Dumas Fils, qu'elle va être écartée. C'est par un désir de vengeance, camouflé sous une volonté altruiste, qu'elle va à nouveau être réintroduite dans la famille, et précipiter la tragédie.
Cette oeuvre participe au Challenge Tous au théâtre.