éditions Le livre de poche - 188 pages.
Quatrième de couverture :
Hercule Poirot semble enfin avoir trouvé des adversaires à sa mesure : un quatuor criminel, dont le but n'est rien moins que de s'assurer la domination du monde. Rude bataille en perspective !
Mon avis :
J'ai
lu ce livre très rapidement, très facilement, et pourtant, j'ai envie de vous dire : "il faut le lire pour le croire". J'ai vraiment eu du mal à reconnaître les enquêtes d'Hercule Poirot
telles que je les connaissais. Oui, Hercule est content du retour de son ami Hastings - presque trop, tant il déborde d'enthousiasme à son encontre. Cela fait dix-huit mois qu'Hastings est mariée
avec Cendrillon, l'héroïne du Le crime du golf , dix-huit mois qu'il vit en Amérique du Sud et Poirot
s'ennuyait.
L'affaire qui les réunit n'a pourtant rien d'ennuyeux, elle est même rocambolesque ! Un complot menace le monde, un complot fomenté par quatre grands criminels internationaux, l'un chinois, l'autre américain, la troisième française et le dernier... totalement inconnu. Au cours des enquêtes qui leur sont proposées, le signe des quatre (clin d'oeil volontaire à Sir Arthur Conan Doyle ?) est présent, chacune d'entre elles (enlèvement, meurtres, empoisonnement, électrocution) a pour visée d'asseoir leur domination sur le monde, de dissuader Hercule Poirot de continuer à s'opposer à eux (à défaut de pouvoir le pervertir) puis le mettre définitivement hors-jeu. Autant vous dire que ce n'est pas facile, surtout avec un détective aussi intelligent qu'Hercule Poirot, même s'il est secondé par le stupide capitaine Hastings. Ce n'est pas moi qui dis qu'Hercule Poirot est intelligent, il n'est jamais si bien servi que par lui-même. Ce n'est pas moi qui dis qu'Hastings est stupide, ce sont les notes de travail des Quatre - force est de constater qu'ils sont parvenus à dresser un portrait très complet du capitaine. Forces est de constater qu'Hercule effectue lui aussi des recherches pour contrecarrer ses quatre individus et anticiper leurs coups, comme aux échecs. Cette affaire est l'occasion pour le détective de retrouver la comtesse Véra Rossakov, pour lequel il éprouve une grande tendresse et de garder par devers-lui le capitaine Hastings pendant plus de six mois. Madame Hastings comprendra.
Les difficultés vont cependant crescendo pour Hercule Poirot, les victimes s'accumulent et l'affrontement final est prenant. Hercule Poirot ressemble à s'y méprendre à Arsène Lupin (les vols en moins) et à Rouletabille. Il ose, Hercule Poirot, il ose aller très loin pour mener à bien son combat, il est prêt à sacrifier sa vie pour le monde. Hastings aussi, à condition qu'on le demande avant de le mettre devant le fait accompli. Hercule Poirot ira en effet très loin dans le sacrifice, afin d'attendre son but, tout en protégeant le plus possible Hastings "même si sa mort ne serait pas une catastrophe nationale".
Que reste-t-il à Hercule Poirot, après une telle enquête ? Eh bien, à cultiver ses courges, comme il le fait si bien dans Le meurtre de Roger Ackroyd.