Titre : Méto, tome 3 : le monde.
Auteur : Yves Grevet.
Editeur : Syros.
Nombre de pages : 377.
Quatrième de couverture :
De retour à la Maison, Méto est séparé de ses proches et désigné aux yeux de tous comme le "traître". Mais les César le conduient bientôt dans une partie de la grande demeure tenue serète et réservéeaux membres du groupe E, une élite chargée d'effectuer des missions sur le continent...
Mon avis :
Je me pose souvent les questions de la limite entre la littérature jeunesse et la littérature "pour adultes" (je suis à la recherche d'un meilleur terme). Lire Méto pose cette question, dans le bon sens du terme. Ce roman est tellement rempli de références que je me demande si des jeunes lecteurs peuvent toutes les percevoir s'ils ne sont pas guidés dans leur lecture. Néanmoins, je dois dire que les quelques élèves auxquelles j'ai prêté ce livre l'ont apprécié.
Méto reste notre guide et découvre le monde - ou plutôt découvre peu à peu tout ce qui lui avait été caché et pour être sûrs de lui faire perdre toute autorité sur la Maison ou sur l'ïle, les Césars vont l'intégrer à cette troupe délite, l'exhiber de manière à ce que chacun le prenne pour un traître. Méto reste plus lucide que jamais, il sait tirer les leçons des pièges qui lui ont été tendus dans le passé et exploiter ce qu'il a appris de ses adversaires. Les actions ne manquent pas dans ce troisième tome, pourtant aucune ne donne l'impression d'avoir été écrite juste pour rajouter une péripétie supplémentaire. Nous avons l'aboutissement de toute l"intrigue.
Les références au monde Antique sont toujours bien affirmés. Le monde n'est-il pas gouverné par un triumvirat, dont les deux membres les plus influents sont Jove et Marc-Aurèle ? Nous pouvons lire aussi un exposé, clair, des méthodes d'endoctrinement d'un côté, dans le "Monde", et des méthodes de soumission, sur "l'île" - pour ne pas parler purement et simplement de lavage de cerveaux.
A la lecture de ce roman de science-fiction, j'ai eu envie de dire "impossible" et pourtant, pourquoi pas ? Déroulée sur quelques mois seulement, l'histoire de Méto plonge ses origines dans une Histoire de près de trente-cinq ans, jouant sur des peurs très actuelles. La peur d'une troisième guerre mondiale. La peur d'une pandémie : tous les moyens sont bons pour se défendre contre les maladies sournoisement transmises. La peur de la surpopulation. L'obsession sécuritaire. La seule dimension qui est curieusement absente est la religion - elle s'est incarnée en la personne de Jove.
Méto 3 est une très belle conclusion à une remarquable trilogie.