Titre
: Noir dehors.
Auteur : Valérie Tong Cuong.
Editeur : le livre de poche.
Nombre de pages : 189.
Quatrième de couverture :
Une nuit d’août étouffante à New York. Soudain, c’est la panne générale. Tout s’arrête. Naomi, la si jolie « pute à crack » enfermée en compagnie de l’énigmatique Bijou, dans un bar clandestin de Brooklyn, Simon, l’avocat médiatique, bloqué au 36e étage d’une tour déserte du Financial District, et Canal, ainsi baptisé depuis qu’on l’a trouvé nourrisson sur le trottoir de Canal Street, à Chinatown, voient leur destin basculer. La ville qui ne dort jamais devient une scène chaotique où s’entrechoquent les plus extrêmes solitudes.
Mon avis :
Ce roman est sobre et concis. D’emblée, il nous plonge dans une atmosphère inquiétante, car il montre que notre société est à la merci de toutes les machines qui composent notre vie quotidienne et qu’il est facile de sombrer dans le chaos le plus complet. Ceux qui ont peu sont les mieux armés pour survivre, tant ils ont déjà appris à vivre sans le superflu.
Trois narrateurs se succèdent. Les trois points de vue alternent sans que jamais ils ne soient redondants. Les récits rétrospectifs sont fréquents et s’intègrent avec souplesse et naturel dans la linéarité du récit. Ils éclairent la personnalité des personnages secondaires, tout comme les réminiscences de leur passé nourrissent les narrateurs.
Apparemment, tout sépare Simon de Naomi et de Canal. Simon est avocat, riche et célèbre. Il méprise abondamment tous ceux qui l’entourent. Cause ou conséquence ? Il est seul. Même sa maîtresse est virtuelle. La vie de Naomi et de Canal est bien plus précaire. Naomi est au comble de la misère sociale : droguée au crack, prostituée et cloîtrée dans un bar miteux, elle vit dans une dépendance totale envers son souteneur. Bijou, sa compagne d’infortune, est son seul soutien. Canal, un jeune homme chinois, est lui aussi prisonnier de sa boutique. Pourtant, il a conquis sa liberté intellectuelle et spirituelle. Sa sagesse lui permet d’affronter la vie, sans lui avoir ôté sa générosité.
Le thème de la chute, et de la rédemption est omniprésent. Les personnages ont envie de se jeter dans le vide, de se dissoudre et de disparaître. Chacun a sa manière d’y parvenir, y compris en sombrant dans la déchéance la plus profonde.
Si je ne devais retenir qu’un personnage, ce serait le père Joaquin, exemple parfait d’altruisme, de pugnacité et de désintéressement.