Titre : Petite feuille nénètse.
Auteur : Anne Bouin.
Editeur : L'école des loisirs.
Nombre de pages : 225 + 10 pages d'annexe.
Quatrième de couverture :
Par quel hasard une minuscule feuille séchée a-t-elle pu se glisser entre les pages d'un livre ? Dans la chambre de leur pensionnat russe, Sanouk, Pénélope et Ludmila savourent leur découverte. Est-ce que cette feuille est là pour les alerter des dangers qui guettent ce peuple nénètse, ces nomades de Sibérie dont parle le livre ?
Très vite, Sanouk et ses amies veulent en savoir plus. Elles consultent Internent et découvrent que le livre dit vrai : une compagnie pétrolière menace bien les terres des Nénètses. Elles n'iront pas plus loin, le livre "subversif" est confisqué par la direction et le nouveau professeur menacé.
Mais parfois, il suffit d'une minuscule feuille séchée pour semer la révolte dans un pensionnat russe.
Mon avis :
Je n'ai pas apprécié ce livre non parce que je suis trop âgée pour apprécier la littérature de jeunesse, mais parce qu'il est manichéen et naïf. Si j'avais eu douze ans, je l'aurai rageusement refermé au bout de quelques pages sans plus ample forme de procès.
Deux histoires s'entrelacent. D'un côté, nous est racontée la vie quotidienne de trois amies, Sanouk, Ludmilla et Pénélope dans leur pensionnat. De l'autre, elles découvrent grâce à leur professeur de russe un roman qui raconte la vie des nomades de Sibérie. Leur lecture est interrompu par la confiscation du livre par la sous-directrice. Reprendre ce livre et le lire devient alors un acte de résistance. Cela nous donne déjà un premier thème intéressant.
Ce n'est pas le seul. Le respect des populations et des traditions (le peuple nénètse) s'oppose aux profits et aux magouilles politiques (les nénètses, éleveurs de rennes, sont spoliés de leurs terres au profit des compagnie de gaz et de pétrole). La volonté de faire de ses élèves de bonnes mères de famille s'oppose à la volonté d'ouvrir l'esprit à ses jeunes filles et d'en faire des adultes capables de se forger leurs propres opinions. De plus, la guerre en Tchétchénie apparaît en toile de fond.
La matière était suffisamment riche sans qu'il soit nécessaire de l'alourdir avec une histoire digne d'un roman à l'eau de rose et une tragédie familiale traitée à la manière d'un mélodrame. De même, les personnages sont manichéens. Nous avons d'un côté les bons, de l'autre les méchants, ou plutôt LA méchante, Olga Pétrovna, sous-directrice. Elle est tellement remplie de défauts qu'elle m'en est devenue sympathique.
Trop de questions restent en suspend, trop de péripéties sont invraisemblables. Le dénouement ne m'a pas satisfait (mes bons sont récompensés, les méchants sont punis). Ce livre me laissera un souvenir de lecture en demi-teinte.