Titre : Plates coutures. Titre original : The Dressmaker.
Auteur : Rosalie Ham.
Editeur : Le fil invisble.
Nombre de pages : 317.
Quatrième de couverture :
Après vingt ans d'absence, la ravissante Tilly rentre dans sa bourgade natale de Dungatar pour s'occuper de sa vieille mpère malade. Mais, dès l'instant où elle descend du bus, un malaise palpable s'empare de tous les habitants de cette petite communauté.
Doucement excentriques, à la manière des gens trop isolés du monde, ceux-ci feront preuve à son égard de sentiments allant de la suspicien à une franche cruauté tant qu'ils n'auront pas découvert ses fabuleux talents de couturière.
Ensuite, d'ourlets en boutons, de tailleurs en robes du soir, elle conquerra, petit point à petit point, les plus récalcitrants de la ville et comptera bientôt parmi mes plus enthousiastes admirateurs de ses créations, le sergent Ferrat lui-même, un fervent "petite main".
C'est àce moment-là que Tilly a le courage d'ouvrir à nouveau son coeur et que, de fil en aiguille, tout Dungatar bascule dans le chaos.
Circonstance de lecture :
J'ai lu ce livre dans le cadre de la lecture commune de juillet-août avec le forum Partage-Lecture.
Ma connaissance de la littérature australienne se limitait jusque là aux romans de Nikki Gemmell et d'Arthur Upfield.
Mon avis :
J’ai adoré ce roman et je n’aimerai surtout pas trop en dévoiler, pour ne pas vous gâcher le plaisir que vous aurez si vous le découvrez à votre tour. L’histoire racontée est atroce, abominable, cruelle, pourtant, l’écriture est jubilatoire.
La petite communauté de Dungatar concentre tous les défauts et les mesquineries humaines. Refermée sur elle-même, elle a ses rites et ses aspirations - dérisoires et bassement matérielles. Il ne fait pas bon ne pas respecter les normes sociales et religieuses, il ne fait surtout pas bon être faible et victime : Tilly et sa mère furent les boucs émissaires de cette communauté. Les seuls personnages sympathiques sont elles aussi des laissées-pour-compte. Elles seules ont des qualités : courage, franchise, générosité. Leur isolement les met, comme Tilly et sa mère, à la merci des plus forts.
Tilly force mon admiration par le courage dont elle fait preuve. Aucune épreuve ne lui a été épargnée, pourtant elle puise toujours la force de se relever et de poursuivre son chemin, notamment grâce à ses dons de stylistes. Les descriptions des vêtements qu’elle crée montrent la richesse et le foisonnement de son inspiration. Elle embellit ses clientes (qui oublient de la payer !) parce qu’elle sait observer et donner sans mesure. Derrière ses créations se trouvent le corps de ces femmes et de ces hommes. Le corps, ses désirs, ses besoins, ses imperfections, ses douleurs, est au centre du roman. Le corps trahit, le corps est trahi, mais il reste la seule chose que l'on possède et qu'il faut protéger.
Une oeuvre âpre et forte.