Titre : Signoret, une vie.
Auteur : Emmanuelle Guicher.
Editeur : Michel Lafon.
Nombre de pages : 377.
Quatrième de couverture :
Vingt-cinq ans après sa disparition, Simone Signoret reste irremplacée et irremplaçable.
Emmanuelle Guilcher n'a cessé de l'admirer dès son adolescence : "j'avais treize ans et toute l'audace des jeunes filles timides persadées que le monde leur appartient si elles désirent lui appartenir. Simone Signoret me fascinant. J'ai décidé de lui écrire comme à quelqu'un qui m'était familier. Simone m'a répondu...."
Par la suite, Emmanuelle Guilcher a nourri sa passion pour cette femme, rencontrant ceux qui l'ont fréquentéer, célèbres ounon. Après avoir recueilli plus de cinquante témoignaes inédits, passé des heures à visionner de nouveau tous les films qu'elle a pu retrouver et enquêté durant dix ans sur les lieux foulés par les pas de son icône, elle retrace son parcours. De ses débuts de comédienne dans la France occupée à la rencontre de sa vie avec Yves Montand, de Casque d'or à la Madame Rosa de La vie devant soi, de l'oscar à "l'affaire Marilyn", de l'artiste àl'écrivain, elle relate les épreuves et les choix de cette femme engagée dans les grands combats de son temps, d'une "actrice dans son époque, un témoin sans pareil d'un demi-siècle fécond".
Mon avis :
Simone Signoret est morte depuis vingt-cinq ans. J'avais sept ans, et je me souviens de la disparition de cette grande dame du cinéma. Tout comme l'auteur l'indique dans la préface, je ne connaissais pas ces films à l'époque, juste la série "Madame la juge". Ce n'est que plus tard que j'ai découvert ses films.
Le livre est divisé en quatre parties : naissance d'une actrice responsable, épouse Montand, actrice engagée, ouvertures et ruptures : la métamorphose et citoyenne Simone. J'aurai eu tendance à réunir en une seule les deux parties médianes, car elles mettent l'accent sur sa vie d'épouse. Oui, je sais, je chipote, mais après tout, pourquoi pas ?
Emmanuelle Guilcher a voulu écrire une biographie particulièrement complète de l'actrice. "Ni brûlot, ni hagiographie" comme elle le dit dans sa préface (elle cerne parfaitement son livre), Signoret, une vie se montre respectueux, respectueux envers Simone Signoret et envers le lecteur. Rien ne nous est caché mais tout ce qui nous est dévoilé est soigneusement vérifié. Ainsi, Catherine Allégret confirme que son père avait travaillé sur un projet de film nommé Casque d'or (p.116). Ainsi, nous découvrons, conté avec beaucoup de pudeurs, les histoires d'amour de la jeune Simone, avant son coup de foudre pour Yves Montand. Les critiques cinématographiques sont citées, et il est curieux de voir leur justesse. L'écriture aussi prend sa place dans ce livre, et je sais gré à Emmanuelle Guilcher de laisser entendre, par le biais de ses écrits, la voix de Simone Signoret.
Ses rôles qui ont marqué le cinéma sont tous évoqués, de Casque d'or au Chat, en passant par Les sorcières de Salem, mais ce sont les rencontres faites à l'occasion de ses tournages qui nous sont contés, comme la confrontation de deux monstres sacrées sur le tournage du Chat, emprunte de respect mutuel. Plus encore que son oeuvre, c'est son parcours de femme et ses combats qui nous sont contés. Si elle s'extrayait du monde pendant un tournage, elle savait aussi faire passer sa vie privée en premier, et renoncer à un rôle si nécessaire. Sa vie privée, c'était son histoire d'amour passionné avec Yves Montant. S'il tient une grande place dans ce livre, il n'occupe jamais le devant de la scène : c'est toujours la vie de Simone Signoret qui nous est conté, vie irrémédiablement transformé par cet amour fou. Quant à ses combats, ils ont été nombreux, parfois très médiatisés, parfois discrets. Simone Signoret a toujours eu le courage de ses opinions et de ses erreurs.
Ce livre est un très bel hommage à cette grande dame.
Merci à BOB et aux éditions Michel Lafon pour ce nouveau partenariat.