Titre : Un amour vintage.
Auteur : Isabel Wolff
Editeur : France Loisirs, collection Piment.
Nombre de pages : 526.
Quatrième de couverture :
Phoebe Swift vient d’ouvrir une boutique de vêtements d’occasion à Blacknheath. Pour surmonter sa tristesse due à la mort de sa meilleure amie, elle se réfugie dans son métier : rendre à ces merveilleuses pièces vintage leur splendeur passée et leur offrir une nouvelle vie. Un jour, elle rencontre Thérèse, une vieille dame française qui souhaite lui vendre quelques tailleurs et costumes élégants. Parmi sa garde-robe, Phoebe découvre un manteau d’enfant bleu ciel, datant des années 1940, loin de se douter que celui-ci a un lien profond et intime avec sa propre vie…
Mon avis :
Je ne suis pas une fan de chick-litt, j’en lis très peu. Pourtant, ma dernière expérience en la matière (Soirée Sushi d'Agnès Abecassis ) a été plutôt réussi.
Pour moi, l’archétype de la chick-litt, c’est Confession d’une accro au shopping : une jeune femme qui achète des vêtements, jusqu’à ce que son compte en banque soit dans le rouge, remplit son compte en banque à nouveau, puis redépense tout et plus. Les nombreuses suites n’étaient pas très différentes. J’avais donc l’impression que quand on en avait lu un, on les avait tous lus.
Un amour vintage d’Isabel Wolff sort pourtant du lot. Oui, Phoebe achète des vêtements, et n’hésite pas à dépenser des sommes extravagantes. Mais elle n’achète pas n’importe quel vêtement. Elle est passionnée par les habits vintage, parce qu’ils sont originaux, résistants, et parce qu’ils ont une histoire, celles des personnes qui les ont portées. Elle est une archéologue du vêtement comme le dit sa mère. Elle les retape, les restaure, mais pas pour elle, elle les vend dans la petite boutique qu’elle vient d’ouvrir. Son but est de rendre les gens heureux.
Son projet a l’air naïf et futile, Phoebe ne l’est pas. Les femmes qui rentrent dans sa boutique cherchent une robe qui va les rendre plus belle, ou qui va leur permettre d’oublier la grisaille de leur existence. Rien n’est rose dans ce roman, sauf la couleur des robes. Phoebe est rongée par la culpabilité. Bien sûr qu’elle n’est pas responsable de la mort de sa meilleure amie, mais la culpabilité et le remords ne sont pas des sentiments rationnels. Bien sûr, un nouvel homme entre dans sa vie, son passé et son présent sont suffisamment lourds pour l’empêcher de se projeter dans une histoire d’amour.
Mais c’est dans un passé plus lointain encore, dans les heures sombres de la guerre que Phoebe devra se plonger pour exorciser son passé - et celui d’une de ses clientes, devenue son amie. La déportation, le sort des enfants juifs cachés pendant la guerre sont des sujets rarement traités dans la chick-litt. Cette gravité s’inscrit bien dans la tonalité du roman.
J’ajouterai que les passionnés de couture apprécieront les nombreuses références, aussi bien aux travaux de ravodage qu’aux grands noms disparus, dont les modèles défilent dans la boutique.