Titre : Victoria et les Staveney.
Auteur : Doris Lessing.
Editeur : Flammarion
Nombre de pages : 150.
Mon résumé :
Victoria, jeune orpheline noire, a neuf ans mais en paraît sept. Sa tante n'a pu venir la chercher à la sortie de l'école, car elle vient d'être hospitalisée. Recueillie par les Staveney, une riche famille blanche, elle passe la nuit chez eux et découvre une maison. Elle rêvera longtemps de cette nuit magique.
Mon avis :
Une fois n’est pas coutume, c’est la couverture de ce livre qui m’a attirée en premier. J’ai eu envie d’en découvrir plus, et, dans ma petite bibliothèque municipale qui vient de l‘acquérir, je n’ai pas été la seule. Par contre, ne lisez pas le quatrième de couverture : il révèle l’intrigue.
Victoria et les Staveney : le titre annonce le récit. D’un côté, nous avons une jeune femme, seule, au prénom royal mais sans nom de famille, sans famille tout court, de l’autre, un clan uni. Le lecteur pressent que Victoria sera toujours à l’écart.
Ce roman brasse des thèmes brûlants : le racisme, l’hypocrisie, le féminisme. Le portrait que Doris Lessing dresse de la société anglaise est féroce, caustique. Il suffit d’une phrase ciselée, d’une simple apposition pour dynamiter la bonne société anglaise bien pensante et tolérante.
Pourtant, est-ce si différent, du côté aisé de la société ou du côté des laissés-pour-compte ? Chacune vit dans son monde, qui côtoie l’autre et ignore tout de lui. Victoria a grandi avec l’idée que les mères élèvent seules leurs enfants et que les pères s’en vont dès leur conception. Etre mère célibataire offre une indépendance illusoire puisqu’il permet d’obtenir un appartement. Jessy Staveney est actrice, et séparée de son mari, dont la seule fonction, mis à part lui permettre de jouer des scènes très réussies de disputes conjugales, est de payer les factures.
Ses deux femmes vont pourtant réaliser les rêves - en partie seulement. Victoria gardera pendant près de quinze ans le souvenir de cette maison de conte de fées, dans laquelle elle a dormi une nuit, de ces êtres merveilleux. Elle a beau être confrontée à la réalité, elle choisira de s’aveugler et de garder pour toujours cette vision idéale. Jessy s’était aveuglée depuis longtemps : elle ne voit pas les enfants qui vont et viennent chez elles, elle ne voit pas encore moins les noirs. Pourtant, leur fils cadet s’exhibe au bras de jeunes beautés à la peau chocolat, et lui offre une petite-fille caramel. Elle n’est pas un accessoire de mode, comme dans Absolutely Fabulous, elle est la preuve de l’ouverture d’esprit de Jessy, presque un acte de militantisme.
J’ai un regret toutefois : les événements se succèdent à un rythme effréné, comme si nous étions dans l’urgence. Peut-être parce que, comme le lui répète son amie Phyllis, elle n'a pas de temps à perdre ?
Voici mon premier article pour le challenge God save the livre. Je suis donc dans la catégorie Dirty
Harry.
Quant au Challenge des Nobel, il est maintenant bien engagé puisque j'en suis au troisième article et que ce challenge se termine en octobre.