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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 05:09

Tonio-Kroger.jpgédition Le livre de poche - 124 pages

 

Mon résumé :

 

Tonio Kröger est le fils du consul Kröger. Il est proche d'Hans, un camarade de classe, lui qui juge que les seuls livres intéressants sont ceux qui parlent de chevaux et d'équitation. Il s'éprend ensuite d'Ingeborg, jeune fille blonde aux aspirations très différentes des siennes. Les années passent. Tonio est devenu écrivain. Est-il heureux  ? 

chateau-baviere

le blog de Schlabaya

 

Mon avis :

 

J'ai lu ce livre il y a presque une semaine, et je ne savais pas vraiment quoi en dire. Le temps passe, et je me suis dit qu'il fallait vraiment que je m'attèle à la rédaction de cet avis, sous peine de ne pas en rédiger.

Premier soucis : ce livre est une édition assez ancienne. Moralité : la page de garde contient une brève analyse de l'oeuvre qui oriente volontairement la lecture. Etre guidé dans la lecture, pourquoi pas ? Se voir imposer un point de vue, non. Laisser entendre que Thomas Mann est un excellent auteur est une évidence.

Deuxième soucis : l'apparente simplicité de la narration. Elle est en effet linéaire, et nous épousons le point de vue de Tonio. Le récit est pourtant très rythmé, de courts chapitres narratifs alternent avec de longs chapitres plus analytiques. Tonio se remet en cause et s'interroge, parce qu'il ne correspond pas à ce que les autres artistes attendent de lui, tout comme il ne correspondait pas à l'image du bourgeois traditionnel. La souffrance de l'adolescent se poursuit adulte.

Qui est-il ? Il est le fils d'un consul, modèle de bons bourgeois d'une ville de province. Il est aussi le fils d'une italienne fantasque et artiste, qui refera sa vie juste après la mort de son mari, laissant derrière elle son fils. Il s'appelle Tonio, prénom qui détonne dans cette ville du Nord, en souvenir du frère de sa mère. L'enfant né de cette union passionnée aurait pu être à son tour un modèle de bon bourgeois : les filles de Sissi n'ont pas hérité de la nature fantasque de leur mère et se sentaient très proches de leur père. Tonio, lui, doit composer avec ses deux natures.

Alors il part en voyage, et je n'ai pas pu m'empêcher de me rappeler le voyage de Victor Hugo sur le Rhin, presque un siècle plus tôt, si ce n'est que Victor Hugo ne se cherche pas, il observe avec une acuité rare. Tonio, lui, se plonge dans ce monde du Nord qui est celui de son père, le présent rejoint le passé, j'avais presque envie d'y lire une fantasmagorie plutôt qu'une vision réelle et le dénouement... Un critique le qualifierait de "résolument optimiste" et de "fin ouverte". Je le qualifierai de courageux. 

 

Lecture  Challenge Histoire de famille medal front 160

Challenge des Nobel 2012

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 20:39

Ludwig.jpgMon résumé :

 

Les derniers jours de Louis II de Bavière, souverain déchu pour cause de folie.

 

Biographie de l'auteur :

 

Klaus Mann est né le 18 novembre 1906 à Munich. Il est le fils aîné de l'écrivain Thomas Mann. Adversaire du nazisme, il quitte l’Allemagne en 1934 et est déchu de sa nationalité en 1935. Il écrivit des romans (Fuite au Nord), des essais (Contre la barbarie) et tint un journal intime. Il écrivit également avec sa soeur aînée Erika, qui n'avait qu'un an de plus que lui notamment A travers le vaste monde.  Son frère cadet Golo et sa soeur Monika seront également écrivains. Klaus Mann se suicide à Cannes le 21 mai 1949.

 

Mon avis :

 

Impossible pour moi d'être objective. J'adore cet auteur. Je me demande même pourquoi je ne lis pas plus souvent ses oeuvres. Pour les garder en réserve, sans doute.

Ludwig est véritablement le dernier jour du souverain. Prolongement : la venue d'une autre souveraine foudroyée, Sissi. Son double, sa jumelle. Quand elle apprit la nouvelle de sa mort, elle ne voulut pas croire à un "accident". Bouleversée, elle parla de meurtre.

Mais n'en était-ce pas un que de l'acculer au désespoir ? Arrivé dans son château prison, Ludwig se remémore comment "ils" sont parvenus à le destituer, tous ceux qui ne comprenaient rien à ses rêves de bâtisseur, d'esthète, à ses amitiés exclusives. Tous ceux qui veulent lui faire croire que les barreaux aux fenêtres sont purement décoratifs.

Prouesse d'écriture : nous épousons les méandres des pensées de Ludwig et en les lisant, j'avais l'impression de relire le journal de Nijinski (véritable témoignage de la montée de sa folie). En même temps, nous entrons aussi dans l'esprit de son médecin, si sain de corps et d'esprit, si sûr de lui. Le dénouement est connu.  

Cette nouvelle nous raconte autant sur son auteur que sur Ludwig. En effet, Klaus Mann choisit de parler de l'homosexualité (présumée ? refoulée ?) de Ludwig II - ni Klaus Mann ni sa soeur aînée ne faisaient mystère de leur préférence sexuelle et d'en faire une des composantes de son récit. J'y vois, peut-être à tort, une des raisons pour laquelle il a choisi de parler de ce souverain.

A lire - comme toute l'oeuvre de Klaus Mann.


Un des châteaux batis sur ordre de Ludwig.

 

chateau-baviere

 


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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 00:17

l_homme_est_un_grand_faisan_sur_terre.jpgEdition Folio - 124 pages.

 

Mon résumé :

 

Windisch est meunier. Dans la Roumanie de Ceaucescu (le roman a été publié en 1986), la vie est dure et la corruption omniprésente. Comme d'autres avant lui, il souhaite quitter le pays avec sa famille. Il n'a qu'une solution : obtenir un passeport.

 

Mon avis :

 

  Je n'aime pas débuter un challenge - et même en l'occurence, deux - par une lecture qui ne m'a pas satisfaite. J'ai tenté plusieurs approches de ce roman, j'ai même eu la chance de discuter avec quelqu'un qui avait tenté de lire ce roman et en avait abandonné sa lecture, pour cause d'incompréhension. Je me suis sentie moins seule, même si cette confrontation entre nos points de vue ne m'a pas éclairé davantage.


D'un côté, le roman comporte une trame général : comment vont-ils parvenir à obtenir leur passeport ? De l'autre, une succession de saynètes parfois très crues montre la vie quotidienne dans une Roumanie marquée par la guerre, subissant le joug de Ceaucescu. Entre ces scènes, le récit progresse vers l'obtention du fameux passeport pour quitter le pays.


 Je savais déjà qu'ils l'obtiendraient, et par quel moyen, la quatrième de couverture de l'édition Folio raconte l'intégralité du récit. Le tout était de savoir combien de temps le personnage principal parviendrait à garder son intégrité. Il est marié, à une femme qu'il n'a semble-t-il jamais aimé. Implicitement, il l'a épousé parce que Barbara, la jeune femme qu'il aimait, est morte en Russie. Katrina a survécu, en se prostituant pour se nourrir, ce que son mari et sa fille lui reprochent crument. 


Les phrases sont brèves, très séches tout en étant remplies de symboles dont la plupart m'ont sans doute échappé. Je pense qu'une explication du titre se serait imposée (un dicton, sans doute) car il est un leitmotiv dans ce roman. Les superstitions restent très fortes et si je connais bien celle qui est liée à la chouette, d'autres me sont inconnues. Les personnages parlent, certes, mais ils ne communiquent pas. Ils ont tous une vision très sombre de l'homme, plus encore de la femme, et ce qu'ils vivent ne peut que renforcer la noirceur de leur vision.

 

L'homme est un grand faisan sur terre est un livre dur, pessimiste, qui ne me donne pas envie d'explorer plus avant ma connaissance de cette auteur.

 

  medal front 1602012Défi les douze d'Ys

Challenge des Nobel 2012

Le challenge Voisins voisins organisé par Anne.Logo-Voisins-Voisines-Calibri-noir-cadre-blanc

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 16:13

lettre-en-provenance-d-elnuit-10.jpgédition Allia - 71 pages.

 

  

 

Je ne pouvais pas commencer cet article sans parler de la vie de Nelly Sachs. Elle est née à Berlin en décembre 1891, dans une famille de juifs "assimilés". Son père Walter est industriel, sa mère Margarete est femme au foyer. Elle lit beaucoup et commence à écrire. En 1906, elle reçoit en cadeau d'anniversaire La légende de Gösta Berling, de Selma Lagerlof. La lecture de cette oeuvre est si enthousiasmante que Nelly entame une correspondance avec Selma. Encouragée, elle continue à écrire mais Nelly traverse, à la suite vraisemblablement d'une histoire d'amour malheureuse, une grave crise, qui l'amène à se confier pendant deux ans au psychiatre Richard Cassirer, qui l'encourage à écrire. La guerre passe, la jeune fille ne quitte pas ses parents. En 1929, ses poèmes sont publiés pour la première fois. En 1930 son père meurt. En 1933, Hitler prend le pouvoir et le nazisme poursuit sa progression inexorable. Après 1936, Nelly Sachs ne peut publier ses textes que dans des revues juives. Grâce à Selma Lagerlof, Nelly et sa mère quittent in extremis l'Allemagne en 1940. Elle ne quittera plus Stockholm et ne cessera d'écrire.  Sa mère meurt en 1950. Nelly Sachs reçoit le prix Nobel de littérature en 1966, conjointement avec Samuel Joseph Agnon. Elle meurt à Stockholm le 12 mai 1970.

 

Je tenais à écrire cette biographie car Nelly Sachs a consacré toute sa vie à l'écriture, comme une réponse implcite à ceux qui pensaient qu'il était impossible d'écrire "après" la Shoah. J'ai l'impression que, pour Nelly Sachs, écrire était la preuve de montrer que tout n'avait pas été anéanti, que l'espoir était encore possible. 

  

Ce livre est le dialogue, le "silence parlant" qu'elle a entretenu avec sa mère après la mort de celle-ci, survenue en 1950. Cette date est véritablement le point de départ du livre, celui qui sert de référence : "7 octobre. 8 mois. Chacun a son propre calendrier de mort et de résurrection".   Elle a puisé son inspiration dans la Bible et le hassidisme. Elle cite également ses oeuvres antérieures : autant dire que l'édition de Lettres en provenance de la nuit est abondamment annoté, autant pour comprendre les références religieuses que les allusions à la vie privée de Nelly.

 

Ce recueil ne se lit pas comme un roman. Il faut prendre le temps de lire, de revenir en arrière, de lier un paragraphe à un autre ou à une strophe, de goûter la simplicité et la richesse des mots tout à la fois d'un texte qui mèle les détails du quotidien et les réflexions sur la foi, la souffrance et la compassion. Ce n'est pas un livre qui se referme et se range après avoir été lu, c'est un livre qui reste sur la table de chevet et dont on relit un extrait de temps à autre.

 

Je terminerai par une dernière citation : 

Ame bien-aimée, toi tu sais ! Mais moi je ne sais rien et je comprends de moins en moins. Je souffre et j'aime et me languis. A quelle religion ça appartient, ça ? (p. 54)

 

Challenge Nobel

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