XO éditions - 299 pages.
Mon avis :
Ce roman est le tout premier livre que je lis de Guillaume Musso, il sera aussi le dernier. Je l'ai choisi hier dans le but de passer un bon moment de détente, et j'ai surtout passé un long moment à me hérisser devant l'avalanche de clichés. La première histoire d'amour, inoubliable, le rendez-vous manqué, volontairement (puis, ce n'est pas la faute de celle qui n'est pas venue, non, c'est celle de celui qui a traversé l'Atlantique et n'a même pas cherché à la recontacter après), le travail, obsessionnel, la seconde chance, treize ans après, la mère qui perd la vie en se sacrifiant pour que son enfant vive (j'ai immédiatement pensé à une réplique du docteur House, parce que je ne supportais déjà plus l'avalanche de guimauve), petite fille qui sera prénommée Gabrielle.
J'aurai envie de m'arrêter là et de vous parler Archibald, père de Gabrielle et voleur émérite. Comme par hasard, personne n'a pu l'arrêter pendant vingt-cinq ans et comme par hasard, Martin, charmant flic français obsédé par son travail, parvient tout seul comme un grand à l'identifier (là, j'ai pensé à Santa Barbara, le feuilleton des années 80, par association d'idées). Si seulement ce personnage de voleur au grand coeur (il ne tue personne, ne blesse personne, a une passion pour l'art) pouvait être intéressant, un héritier d'Arsène Lupin (qui, lui aussi rappelons-le, a quelques soucis avec sa progéniture). Même pas : très vite, le récit sombre à nouveau dans le mélo le plus banal, avec des rebondissements qui, au lieu de m'émouvoir, n'ont fait que m'exaspérer. Là, je croyais entendre la chanson de la comédie musicale Roméo et Juliette : aimer, c'est qu'il y a de plus beau. Archibald, injustement jeté en prison pour un crime qu'il a à peine commis, a toujours été présent dans la vie de sa fille mais discrètement, si discrètement que Gabrielle ne s'en est jamais aperçu. J'avais envie de crier : stop !
Et bien, non, parce que le dénouement s'amorce, au cours d'une troisième partie qui nous fait quitter le réelle (enfin, l'eau de rose) pour le fantastique. Martin rencontre une adolescente qui a tenté de se suicider "par amour" et il la convainc de vivre, sans recommencer ses bêtises (comme si les causes d'un suicide étaient aussi simples, même pour la personne qui tente de mettre fin à ses jours). La rencontre a lieu, je vous le donne en mille, dans une "zone de transit" où les habitants semblent se livrer à des trafic de billet "destination vie"/ "destination mort" tandis que d'autres "vivent" ici depuis des décennies.
J'oubliais, pour terminer ce tableau, une description parfaite de Paris (j'ai tout reconnu alors que je ne suis même pas parisienne), une histoire de diamant maudit qui m'a rappelé Le diamant bleu de François Farges et Thierry Piantanida. si ce n'est que dans ce dernier livre, tout est vrai, des portraits d'une banalité confondante, et là, je crois que j'ai fait le tour de ce qui m'a déplu dans cette lecture.