édition Milady - 480 pages.
Quatrième de couverture :
Vingt années après Orgueil et Préjugés, nous faisons la connaissance des cinq filles d’Elizabeth et Darcy. Alors que leurs parents sont en voyage à
Constantinople, les demoiselles viennent passer quelques mois à Londres chez leur oncle Fitzwilliam. La découverte de la vie citadine, des plaisirs et des disgrâces qu’elle offre, associée au
caractère fort différent de ces jeunes personnes, va mener à des aventures – et des amours – inattendues, dans un cadre particulièrement mondain, où de nombreux individus se côtoient. On retrouve
avec plaisir certains personnages créés par Jane Austen.
Challenge Histoire de famille
Antoni : challenge God save the livre.
Mon avis :
Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et aux éditions Milady pour l'envoi de ce livre, reçu dans le cadre de la dernière opération Masse critique.
Si vous regardez les logos qui entourent mon billet, vous comprendrez aisément ce qui m'a poussé à cocher ce livre, à savoir, honorer deux challenges que j'ai
créés. Orgueil et préjugés semble une source inépuisable d'inspiration pour les écrivains puisqu'à ma connaissance, pas moins de trois livres forment des "suites" de cette oeuvre
(celui-ci, Les caprices de Miss Mary de Colleen Mc Cullough et La mort s'invite à Pemberley de P.D. James). Sont-elles à la hauteur de leur modèle ?
En ce qui concerne Les filles de Mr Darcy, j'ai envie de dire très clairement : non. Certes, Elizabeth Aston a évité un premier écueil en envoyant Darcy à
Constantinople, sa femme à ses côtés, tandis que leurs cinq filles passent la saison à Londres. Néanmoins, cette manière de se débarrasser des deux héros est tout de même assez pratique, nous
savons simplement qu'ils s'entendent toujours aussi bien, qu'ils ont gardé leur personnalité, qu'ils ont élevé leurs filles (ils ont aussi deux fils trop jeunes pour qu'il soit question d'eux) en
leur donnant une bonne culture, leur permettant notamment de lire tout ce qu'elles voulaient et qu'ils sont très riches. J'aurai tout de même aimé les revoir, et juger sur pièce cette belle
entente.
Ils ont eu cinq filles, très proches en âge. Je n'ai pas pu ne pas penser aux cinq soeurs Bennett, tant j'ai eu l'impression que l'auteur avait repris la trame du
premier roman. Oserai-je le dire ? J'avais prévu le dénouement pour Camilla dès les premières pages du roman. Intuition ? Non : bonne connaissance des oeuvres de Jane Austen. Camilla ressemble
trait pour trait à sa mère, la différence est qu'elle va subir les tourments de la bonne société londonienne, tandis que la jeune Elizabeth menait une vie bien plus retirée. Camilla est vive,
ironique - comme sa mère - capable de tenir tête à ceux qui ont de l'autorité sur elle, à savoir sa soeur aînée et son oncle Fitzwilliam. Contrairement à ses soeurs, elle mesure la conséquence de
ses actes et les étroites limites de la condition féminine . Leur univers est leur maison, des quartiers de Londres bien choisis. Leur connaissance doit être limitées, afin de choisir les tenues
à la dernière mode et de montrer d'exquis talents dans les salons. Les hommes ont le monde pour eux, et toute la connaissance à leur portée.
Londres est le cadre de ce roman, sa vie mondaine, ses salons : en un rien de temps, la réputation d'une jeune fille peut être ruinée, et il faut alors des trésors
de discrétion et de sagesse pour que sa famille répare le mal qui a été fait. Le sens des convenances, le poids de ce qui peut être dit - ou pas, de ce qui peut être montré - ou pas est parfois
omniprésent. J'utilise cet adverbe car les conséquences funestes n'ont pas réellement leur place dans ce roman de cette bonne société pré-victorienne. Les enlèvements, les ruptures inopinées, la
résurrection opportune de personnages même ne sont que des péripéties, répétables à l'infini. Tout s'arrange toujours.
Et là, je commence à m'échauffer sévèrement, ce qui semble en contradiction totale avec le style, si léger, si suave, si rose (les styles ont aussi une couleur) car
certains personnages sont vraiment des têtes à claques. Je parle en premier chef des jumelles Belle et Georgiana "Jour" et "Nuit" qui sont tellement cruches l'une et l'autre que je me suis
demandé comment Elizabeth et Darcy avaient pu engendrer des filles aussi vaines, ou du moins, prendre le risque de les confier à leur oncle et tante alors qu'elles auraient eu besoin d'être
morigénées adroitement. Bien sûr, on pourra argumenter qu'elles ressemblent à leur tante Lydia, qu'elles adorent. Soit. Il manque à leurs aventures l'élégance du style de Jane Austen pour faire
passer leur niaiserie. Quant à leur soeur aînée, elle est toute aussi insupportable. Je ne sais quelle version d'elle j'apprécie le mieux, la fiancée éplorée du début, veuve avant d'avoir été
mariée, ou la bigote incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Elle sera, avec sa soeur Camilla, celle qui subira le plus de revers, seulement, à la différence de sa soeur, j'aurai
envie de lui dire qu'elle l'aura bien cherché.
Mais tout s'arrange sous les cieux londoniens, vous dis-je, sauf le caractère de celle qui fut miss Bingley et garde sa langue de vipère bien acérée.
Challenge romans sous influences