édition L'école des loisirs - 299 pages
Présentation de l'éditeur (extraits) :
Nous allons changer de nom, et nous devrons tous oublier, le temps de la guerre, ceux qui nous ont été donnés par nos
parents. Rachel s'appelle désormais Catherine, Catherine Colin. Lorsque les lois contre les Juifs se sont intensifiées, ses parents l'ont confiée à la Maison des
enfants de Sèvres. Mais bientôt il ' n'y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Un réseau de résistance organise la fuite des enfants juifs en zone libre. Ils doivent du jour au lendemain
quitter l'école, leurs camarades et partir avec des inconnus. Ils ne savent pas comment feront leurs parents pour les retrouver. Ils ne savent même pas si leurs parents sont encore en vie. Dans
sa fuite, Catherine emporte avec elle un Rolleiflex et quelques rouleaux de film. La directrice de la pension qu'elle quitte lui a confié une mission : Fais des photos, collecte des images et
rapporte-nous tout cela à latin de la guerre. Nous en aurons besoin.
Mon avis :
Si ce livre est dans votre PAL, sortez-le immédiatement et lisez-le.
Je manque cruellement de superlatif pour vous dire à quel point ce livre est merveilleux. Je l’ai adoré de bout en bout. Il aborde des aspects de la seconde guerre mondiale qui sont rarement traités dans la littérature jeunesse : la vie quotidienne en France sous l’occupation et le devenir des enfants juifs, séparés de leurs parents.
Le quotidien de ses années quarante est de trouver de quoi se nourrir, entre tickets de rationnement et système D, où se loger, et même dénicher une institutrice pour l’école du village – qu’elle soit compétente est quasiment un luxe.
La force de ce roman est de ne pas céder à la facilité, c’est-à-dire aux clichés et au manichéisme. Quoi qu’en disent certains esprits chauvins, le danger ne vient pas que des allemands. Si les membres des réseaux sont sûrs les uns des autres, la dénonciation peut venir de n’importe qui : le voisin, les parents d’un élève, et même le curé. A contrario, le salut peut venir d’un soldat allemand, qui avertira d’une rafle soudaine.
J’ai ressenti une profonde empathie pour Catherine, sans doute parce qu’elle est un personnage extrêmement sensible, touchée par la détresse et la générosité des personnes qu’elle rencontra dans ses refuges successifs. Le récit est de plus très bien écrit, ce qui ne gâte rien.
La guerre de Catherine est mon premier coup de cœur du mois.