édition Le livre de poche - 220 pages.
Circonstance de lecture :
Ce livre marque ma trente-deuxième participation au Challenge God Save the livre organisé par Antoni et mon trente-et-unième au Challenge Agatha Christie organisé par George.
Mon résumé :
Le train bleu est avant tout le destin croisé de deux femmes. A ma gauche, Ruth Kittering, fille unique et gâtée d'un richissime américain. Sur le point de divorcer
de son (futur) lord anglais de mari, l'honorable Derek Kittering, elle montre dans le célèbre train bleu, direction La rivièra. A ma droite, la douce Margareth. Elle a trente-trois ans, a été
pendant dix ans dame de compagnie dans le petit village de Sainte Mary Mead : la vieille et difficile dame qu'elle a fidèlement servi lui a tout légué. Elle peut enfin profiter de la vie, sans
illusion. Elle aussi monte dans le train bleu.
Mon avis :
Je désespérai de lire un bon Hercule Poirot depuis .... le début de l'année, en fait. A force de choisir les titres les moins connus, je ne lisais pas forcément les meilleurs. Avec Le train bleu, je renoue avec le meilleur d'Agatha Christie.
D'abord, il y a l'inénarrable, le majestueux, l'incomparable Hercule Poirot. Je crois même que je suis en dessous de la vérité, car Hercule est encore plus vaniteux que tout ce que je pourrai écrire. Pas un moment de doute : il est le meilleur et il le prouve.
Il faut dire que tous les protagonistes de cette enquête sont à la hauteur des compétences de notre détective belge préféré car peu de personnages dans cette enquête sont tout blanc ou tout noir, sauf peut-être Margareth, d'une très grande lucidité sur tous ceux qui l'entourent et prête à prendre des risques pour que la vérité éclate. Hercule Poirot disait dans une enquête (je ne me souviens plus laquelle) que les défauts de la victime sont souvent ce qui a entraîné sa mort. Ruth Kittering est l'objet d'un amour inconditionnel - de la part de son père. Elle est sa fille unique et il ne voit pas ses défauts, il ne voit pas non plus qu'elle n'écoutera pas ses conseils, elle qui n'en a jamais fait qu'à sa tête tout au long de sa vie et qui a toujours compté sur papa pour la tirer de tous les mauvais pas. Il ne voit pas non plus que si son gendre est dépensier, joueur, entretient une danseuse française, l'affection que ne lui a jamais donné sa femme est une des causes de ce comportement de mauvais garçon. Et les mauvais garçons malheureux en amour mais rempli de panaches - Derek Kittering ne s'abaissera pas à céder aux chantages - plaisent toujours aux femmes. Les mauvais garçons qui n'en ont pas aussi.
Le marquis. Le comte de la Roche. Deux personnages dont la noblesse réside uniquement dans le nom. L'un cache un malfaiteur international, voleur et tueur. L'autre n'est qu'un escroc courtois qui ne résisterait pas longtemps face à un adversaire déterminé. On parle sans arrêt de l'un, tant il paraît insaisisssable, l'autre ne se cache même pas, et est d'autant moins effrayant qu'il n'a pas grand chose à craindre. Un escroc a aussi sa signité, quoi qu'on dise.
Le dernier protagoniste est le magnifique train bleu, qui conduisait directement, dans des wagons luxueux, ses voyageurs jusqu'à la côte d'Azur. Et si l'assassin se
cache, profite des arrêts pour aller et venir, il est aussi possible de trouver l'amour, quitte à se rendre à Sainte Mary Mead. Faites confiance à Hercule Poirot.
Challenge en train de lire par Aux bouquins garnis