éditions Belfond - 300 pages.
Circonstance de lecture :
Dans l'ordre chronologique, j'ai lu ce roman avant Mort à Harvard d'Amanda Cross . Les visions données de la ville de New York dans ces deux billets sont si opposées que j'ai voulu que les deux billets se suivent.
Mon avis :
Dans Mort à Harvard, New York est une ville magnifique, où il fait bon vivre. Une ville "propre" et soignée. Les saisons de la nuit montre l'envers du décor.
Ce livre ne s'apprivoise pas facilement, parce qu'il renvoie à l'histoire méconnue des laissés-pour-compe de Manhattan. Ceux qui ont permis que Manhattan existe, les ouvriers, comme Nathan, qui ont construit le métro ou, plus proche de nous, Treefog, SDF qui vit, comme beaucoup de gens (à mon grand étonnement) dans le sous-sol déserté de la ville.
Du riche univers new yorkais, nous ne saurons pas grand chose - quelle importance ? Tant d'auteurs en ont parlé, parfois de façon fort clinquante, que nous avons tous ces images àl'esprit, sans parler des très nombreuses séries télévisées qui s'y déroule. L'apprêté de l'écriture de Colum Mc Cann est telle que j'ai souvent pensé à Toni Morrisson.
Le récit est découpé en deux instrigues parallèles un chapitre sur deux est consacré à une histoire. Pour qualifier Nathan Walker et Treefog, je n'ai pas envie d'utiliser le terme d'anti-héros, car il signifierait qu'ils sont antipathiques ou remplis de défauts. Ils ont bien plus de courage à mener leur vie que d'autres à la leur gâcher en permanence.
Les saisons de la nuit est l'histoire de tous ces immigrés qui tentent de s'intégrer dans le melting pot américain. La bétise des préjugés (y compris chez des personnes qui enseignent l'amour du prochain) préterait presque à sourire n'étaient les souffrances qu'endurent Nathan, Eleonora et Clarence à cause de cette bétise.
Les saisons de la nuit est une fresque sublime.
Sur ce livre, je vous invite à lire le billet de Mimi, pour qui ce roman a été un vrai coup de coeur.
Challenge New York 2012 par Emily