édition Grasset - 296 pages.
Quatrième de couverture :
'Le destin m'a jeté dans une carrière qui n'était pas la mienne. Accroché au rocher maltais par mes lettres de créance, ouvrier de la diplomatie française sur une île perdue au milieu des eaux et du temps,j'ai vu tourner les saisons, et fleurir trois fois les orangers. Il y a longtemps que j'attendais d'avoir ma chaise au banquet méditerranéen. Jusqu'alors je n'étais qu'un oiseau de passage. Malte a tenu ses promesses.J'ai été accueilli, d'une certaine façon délivré, admis dans la confidence d'une vieille civilisation.'Daniel Rondeau raconte ce pays qu'il a vécu : Malte la généreuse (Malta Hanina), la catholique, la sémitique, nombril de la mer entre Sicile et Libye, entre Orient et Occident. Mais il parle aussi de la France, de l'Europe tentée par l'oubli, de sa vie d'écrivain. Jamais il n'a taillé autant de facettes pour faire un portrait.
Circonstance de lecture :
J'ai choisi de lire tous les livres de la sélection, et de rédiger les avis après. J'ai même attendu quelques jours afin de laisser décanter cette lecture, d'un genre différent de ce que je lis habituellement.
Mon avis :
Malta Hanina raconte les deux années que Daniel Rondeau a passé à Malte, en tant qu'ambassadeur, Malte "la généreuse". Il se retrouve "ouvrier de la diplomatie française" lui qui n'a pas sollicité ce poste, même si, dit-il "il y a longtemps que j'attendais d'avoir ma chaise au banquet méditerranéen."
Confidence sur ses années à l'ambassade ? Ce serait mal connaître le devoir de réserver auquel il est soumis. Daniel Rondeau choisit de nous parler de cette île, de ses particularités géographiques, de son histoire, de ses us et coutumes. Il parle de ses rencontres, des anecdotes qu'il a recueilli, des souvenirs encore vivaces (l'empreinte de Bonaparte !). Il n'occulte rien, même ce qui est peu glorieux dans le passé de l'île (l'esclavage !), ni le sort tragique des nouveaux boat people qui partent à l'assaut de la Méditterannée en espérant une vie meilleure.
Plus qu'un roman, Malta Hanina est un récit très érudit, à la langue riche et élégante. Plutôt que le lire d'une traite (comme un roman donc), je
conseillerai plutôt d'en fractionner la lecture afin d'être plus touchée par ce que Daniel Rondeau a souhaité partager avec ses lecteurs.